L'Opep+ prolonge en juillet la baisse drastique de sa production de pétrole
- Avec AFP
Confrontés à une demande déprimée par la pandémie du Covid-19, les pays de l'Opep et leurs alliés ont acté le prolongement en juillet de la réduction historique de production à laquelle ils s'astreignent depuis le 1er mai.
Près de deux mois après avoir conclu un accord historique établissant une baisse de la production pétrolière mondiale, face à une demande affectée par la pandémie mondiale de Covid-19 et les mesures de confinement, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés – dont fait partie la Russie – ont décidé le 6 juin 2020 de prolonger en juillet la réduction de leur production.
«Tous les pays participants ont accepté la possibilité de prolonger d'un mois supplémentaire la première phase des ajustements de la production de mai et juin», a fait savoir l'organisation dans un communiqué à l'issue des négociations par visioconférence.
Selon le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, cité par l'agence APS, le but de l'accord est «d’asseoir et d'assurer une stabilité sur le marché pétrolier entre l'offre et la demande».
Face à la chute brutale de cette dernière et des prix du brut, les membres du cartel et leurs partenaires s'étaient engagés le 12 avril à procéder à une réduction historique de leur production de 9,7 millions de barils par jour (mbj) pour les mois de mai et de juin, puis à 7,7 mbj à compter du 1er juillet et jusqu'à décembre, et enfin à 5,8 mbj de janvier 2021 à avril 2022.
Cité par l'AFP, Mohamed Arkab a évoqué le chiffre de 9,6 mbj pour le mois de juillet, soit 100 000 barils par jour en moins par rapport à mai et juin. L'information ne figure pas dans le communiqué de l'Opep, mais s'explique, selon l'AFP, par le refus du Mexique de se plier à cet effort un mois supplémentaire.
L'accord trouvé ce 6 juin stipule que les pays n'ayant pas respecté leurs engagements en mai et juin, dont l'Irak et le Nigeria souvent pointés du doigt, devront non seulement s'y conformer, mais limiter d'autant leur production entre juillet et septembre. «Nous avons une très bonne ambiance entre les pays Opep et non-Opep. Nous travaillons en parfaite symbiose sur les grandes questions», a néanmoins affirmé le ministre algérien de l'Energie, qui assure par ailleurs la présidence tournante du cartel.
Pour autant, les négociations sont souvent tendues entre la Russie et l'Arabie saoudite, les deux poids lourds de l'Opep+, qui ont même déclenché une courte, mais intense guerre des prix après l'échec de précédentes négociations en mars.
L’Arabie saoudite déterminée à augmenter sa production malgré l’effondrement des cours du brut#Arabiesaoudite#Pétrole
— RT France (@RTenfrancais) March 31, 2020
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Malgré les doutes qui planent sur la difficile entente des producteurs, la politique de l'Opep a montré son efficacité. Les cours de l'or noir sont ainsi remontés début juin autour de 40 dollars le baril pour la référence américaine, le West Texas Intermediate (WTI), et son équivalent européen, le Brent de la mer du Nord.
Ils avaient atteint des plus bas historiques aux alentours du 20 avril, heurtant la barre des 15 dollars pour le Brent et passant même en négatif pour le WTI.
Les ministres de l'Opep+ devraient se réunir le 1er décembre à Vienne (Autriche), où se trouve le siège de l'organisation.