L'action de Tesla plonge après qu'Elon Musk a jugé son cours trop haut en bourse, sur Twitter

Le constructeur de véhicules électriques Tesla a plongé à Wall Street. Une baisse survenue à la suite d'une une série de tweets déconcertants émanant de son patron Elon Musk. L'un de ses tweets jugeant le cours de l'action «trop élevé».

Tesla a subi une chute de son action après que son patron Elon Musk a jugé le cours de Bourse de Tesla «trop élevé», dans un message publié sur Twitter.

«Le cours de l'action Tesla est trop élevé», avait laconiquement écrit le 1er mai, vers 15h15, Elon Musk sur son compte Twitter.

Conséquence, le titre a fini la séance à Wall Street sur un plongeon de 10,3%, après avoir dégringolé de plus de 13% un peu plus tôt. Il demeure en hausse de plus de 65% depuis le début de l'année.

Ce tweet est susceptible d'attirer l'attention de l'autorité des marchés financiers, la SEC, sourcilleuse concernant la communication des informations ayant des conséquences sur l'évolution de la Bourse.

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D'autant qu'il rappelle un autre message de 2018 d'Elon Musk sur un possible retrait de Tesla de la Bourse.

Ce dernier tweet avait provoqué un bras de fer homérique entre le chef d'entreprises et la SEC, lequel s'était soldé par un accord suivant lequel Elon Musk se voyait déchoir de sa casquette de président du conseil d'administration de Tesla.

En 2019, après de nouvelles hostilités, l'accord avait été amendé pour énumérer des sujets sur lesquels Elon Musk ne pouvait tweeter sans le feu vert au préalable du directeur juridique de Tesla.

La liste comprenait des informations sur la santé financière de l'entreprise, de potentielles opérations de fusions-acquisitions, les chiffres de production et de ventes des voitures, de nouveaux modèles d'automobiles, l'achat de titres et de produits financiers Tesla.

Contacté par l'AFP pour savoir si Elon Musk avait violé les termes de l'accord avec la SEC, Tesla n'a pas donné suite.

La réponse ne fait en revanche pas de doute pour les financiers ayant spéculé sur l'effondrement boursier de Tesla.

«Le tweet de Musk sur le cours de l'action est une information dans les standards de n'importe qui. Comment ceci peut ne pas être une violation claire de l'accord [noué avec la SEC] ?», a réagi aussitôt le célèbre financier américain Jim Chanos.

Elon Musk a le tweet facile

Elon Musk, patron par ailleurs de la société spatiale SpaceX, s'est également lancé le 1er mai dans une série de tweets mystérieux, déconnectés les uns des autres.

«Je vais vendre tous mes biens physiques. Ne posséderai [plus] de maison», peut-on lire dans un des messages.

Dans deux autres, le fantasque dirigeant réitère ses critiques acérées contre le confinement destiné à limiter la propagation du Covid-19.

«Rendez maintenant au peuple sa LIBERTE», s'emporte-t-il dans un tweet ; «Colère, colère contre la mort de la lumière de la conscience», proclame un autre de ses messages.

Le 29 avril déjà, Elon Musk avait qualifié de «fasciste» le confinement, estimant que cette mesure, adoptée par les pays à travers le monde pour lutter contre la crise sanitaire, asphyxiait les entreprises.

Le dirigeant avait fermé à reculons l'usine californienne de Tesla le 19 mars et souhaitait la rouvrir le 4 mai mais le prolongement du confinement et de la distanciation sociale contrecarre ce projet.

Tout ceci n'a pas empêché Tesla de dégager un bénéfice net de 16 millions de dollars au premier trimestre, une première pour les trois premiers mois de l'année depuis la création du groupe il y a 17 ans.

La capitalisation boursière de Tesla, groupe fondé en 2003, est quasiment le double de celle de General Motors, Ford et Fiat Chrysler cumulée alors même que ces constructeurs vendent des millions de voitures par an.

Tesla espère écouler un demi-million d'automobiles cette année, ce qui serait un record absolu.