Trump à Davos : les Européens vont signer un accord parce qu’ils «n’ont pas le choix»
Avant de quitter le Forum économique mondial, le président des Etats-Unis s’est déclaré convaincu de parvenir à un accord commercial avec l’Union européenne (UE). Face à ses menaces de taxer les voitures européennes, elle n'a selon lui pas le choix.
Juste avant de quitter la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos (Suisse), le président des Etats-Unis a donné une conférence de presse où il est apparu aux côtés de Roberto Azevêdo, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (l’OMC).
Bien que pressé de questions sur les derniers rebondissements de la procédure d’impeachment qui le vise aux Etats-Unis, il a malgré tout porté l’accent sur ses démarches pour tenter de rééquilibrer le commerce mondial dans un sens plus favorable, selon lui, aux Etats-Unis.
Il a répété que l’OMC avait jusqu’ici été «très injuste» et que c’était le «véhicule» qu’avait emprunté la Chine pour en arriver «là où elle est aujourd’hui». Mais il a également affirmé avoir une «relation formidable» avec le directeur général de l’OMC dont il a annoncé la visite prochaine à Washington pour discuter de la refonte de l’organisation.
A ses côtés Roberto Azevêdo a confirmé en déclarant : «Il faut la mettre à jour ; il faut la changer ; il faut la réformer.»
Le président américain a aussi profité de cette conférence pour évoquer les démarches de son administration avec l’Union européenne (UE) à l’encontre de laquelle il a répété ses accusations : «L’Union européenne a des barrières commerciales qui empêchent de commercer. Ils ont des tarifs dans tous les sens. […] Franchement, c’est plus difficile de faire du commerce avec eux qu’avec la Chine.»
Une échéance «très proche»
Mais Donald Trump a également confié qu'il espérait que les Etats-Unis parviendraient à un nouvel accord commercial avec l'UE, précisant qu'il avait une échéance en tête pour conclure. Il a refusé de la préciser mais a confié qu’elle était «très proche».
Donald Trump est également revenu sur une interview diffusée quelques jours auparavant par le réseau télévisé américain CNBC, lors de laquelle il avait confié avoir eu une «conversation super» avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dont il a ainsi résumé la teneur :
«J'ai dit : "Regardez, si nous n'obtenons pas quelque chose, je vais devoir prendre des mesures", et ce sera des tarifs très élevés sur leurs voitures et les autres choses qui entrent dans notre pays.»
Ils vont conclure un accord, car ils doivent le faire. Ils n'ont pas le choix.
Mais il a ajouté que les «investisseurs ne devraient pas paniquer» à la perspective de tarifs sur les voitures européennes expliquant : «Ils [les Européens] vont conclure un accord, car ils doivent le faire. Ils le doivent. Ils n'ont pas le choix.»
Le 25 juillet 2018, le précédent président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait rencontré Donald Trump à la Maison Blanche où les deux hommes s’étaient mis d’accord pour tenter de parvenir à un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis. Les négociations ont débuté en février 2019, mais patinent depuis sur un désaccord de fonds quant à son contenu.
L’administration des Etats-Unis veut impérativement y inclure des engagements sur l’agriculture tandis, que l’Union européenne, sous la pression de plusieurs de ses membres et en particulier de la France, veut le limiter aux biens industriels.
Jean-François Guélain
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