General Electric annonce près de 1 000 suppressions d’emplois au lendemain des Européennes
- Avec AFP
Quatre ans après le rachat de la branche énergie du français Alstom, le groupe américain General Electric prévoit de nouvelles suppressions de postes. Elus et employés remarquent que cette annonce intervient juste après le scrutin européen.
La direction française du groupe General Electric (GE) a annoncé le 28 mai qu’elle avait présenté aux instances représentatives du personnel «des projets d'évolution de l'organisation de ses activités gaz et de ses fonctions support».
Ces mesures pourraient entraîner jusqu'à 1 044 «réductions de postes», essentiellement sur les sites franc-comtois de Belfort et Bourogne, ainsi qu'à Boulogne-Billancourt. Dans le détail, le groupe américain, qui avait racheté en 2015 la branche énergie d'Alstom, envisage jusqu'à 792 suppressions de postes dans l'entité gaz et 252 dans celle dédiée aux fonctions supports.
Aux abords du site de Belfort, les salariés interrogés par l'AFP se sont dits «abasourdis» et «assommés» par l'ampleur de l'annonce et sa «rapidité après les élections européennes».
«C'est une nouvelle épreuve pour la Cité du Lion [Belfort], pour le bassin industriel du Nord Franche-Comté, et plus largement pour la filière énergie en France», ont déclaré dans un communiqué commun plusieurs élus locaux, parmi lesquels le maire de Belfort Damien Meslot (LR) et la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay (PS). Insistant sur le choix de calendrier de l'annonce, «au lendemain des élections européennes», ils ont appelé à «la mobilisation générale» et prévenu : «Nous ne lâcherons rien!»
A Belfort, General Electric emploie environ 4 300 personnes, dont 1 900 dans l'entité turbines à gaz visée par l'annonce. Pour GE, il s'agit «d'améliorer les performances opérationnelles et financières de ses activités gaz, […] et ainsi retrouver le chemin d'une compétitivité durable».
Ces suppressions de postes ont aussi pour contexte les difficultés du groupe General Electric dont le symptôme le plus visible est l'effondrement de sa valeur boursière. Depuis le rachat de la branche énergie d'Alstom, le cours de l'action a été divisé par trois environ et l'entreprise vaut moins que le montant cumulé de ses dettes.
#GeneralElectric plonge à Wall Street, des centaines d’emplois menacés en #France
— RT France (@RTenfrancais) 14 novembre 2017
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Mort annoncée du site
Salariés et élus redoutaient depuis plusieurs mois ces suppressions de postes mais elles ont provoqué un choc à Belfort. «C'est la mort annoncée du site», pour Dominique Thiriet, secrétaire de la CGT à GE Belfort cité par l’AFP, qui a fustigé l'absence de «volonté de General Electric de [le] faire vivre».
Pour le gouvernement, ces suppressions tombent au plus mal, dans un contexte social dégradé et avec d'autres déconvenues industrielles comme la reprise chaotique de l’aciérie d'Ascoval de Saint-Saulve (Nord) ou la fermeture annoncée de Ford à Blanquefort (Gironde).
Début mai, Emmanuel Macron avait assuré dans un courrier aux élus locaux que le dossier GE Belfort faisait l'objet de «la plus grande vigilance de la part de l'Etat». Fin mars, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait indiqué qu'il entendait «étudier toutes les pistes industrielles possibles pour maintenir l'emploi».
Or il a depuis provoqué la colère de l'intersyndicale de GE Belfort en déclarant, le 22 mai sur Franceinfo, au lendemain d’une manifestation d’ouvriers de General Electric alarmés par les plans de licenciements : «Aujourd'hui, GE a une empreinte très forte sur les turbines à gaz, il n'y a pas de débouchés, il faut qu'elle puisse se réinventer, c'est ce sur quoi nous travaillons.»
L'intersyndicale rassemblant la CFE-CGC, la CGT et Sud Industrie avait réagit avec virulence se déclarant dans un communiqué commun «extrêmement choquée par l'ignorance de Bruno Le Maire sur les dossiers industriels et notamment sur le marché de la turbine à gaz».
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