Promettant de protéger les données des utilisateurs, le français Qwant veut concurrencer Google
Challenger dans le secteur des moteurs de recherche sur internet, la start-up française Qwant propose de protéger les données des ses clients là où le géant américain Google les vend au plus offrant. Une stratégie qui commence à porter ses fruits.
Selon un article de l'hebdomadaire Marianne, le 14 janvier, neuf internautes sur 10 utilisent Google plutôt qu'un autre moteur de recherche, au quotidien.
Il existe pourtant un challenger français à la toute-puissance du géant californien : Qwant, moteur de recherche gratuit revendiquant être le seul au monde qui ne stocke pas les données de ses utilisateurs pour les vendre au plus offrant et financer son développement. Mieux : l'entreprise française assure que 14 de ses employés «gèrent exclusivement le fait de garantir [la] vie privée», à en croire Eric Léandri, son fondateur. Sans publicités ciblées, comment Qwant génère-t-il des revenus ?
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Le moteur de recherche lancé en 2013 à Nice totalise 52 millions de requêtes par mois et se rétribue en partie grâce au e-commerce qui transite par sa plateforme : «A peu près 30% des requêtes d'utilisateurs concernent le shopping et 4% des utilisateurs cliquent sur de la pub. C'est énorme», se félicite Eric Léandri. Quelques grands groupes européens ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, à l'instar de Nathan, Universal ou encore Axel Springer, qui ont investi dans l'entreprise.
Nous sommes venus expliquer aux autorités chinoises que nous ne prenons pas les données des internautes pour les transférer en Europe
Pour s'attaquer au colosse américain de la recherche en ligne – Google totalise 3,3 milliards de requêtes quotidiennes – la stratégie de la petite start-up hexagonale est donc simple : la préservation de la vie privée, car c'est bien là le point faible du monstre sacré de la Silicon Valley.
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Qwant faisait partie des entreprises qu'Emmanuel Macron a emmenées dans sa valise diplomatico-commerciale en Chine lors de son déplacement de janvier. Ce fut l'occasion pour Eric Léandri d'adresser un message aux expatriés : «Nous sommes venus expliquer aux autorités chinoises que nous ne prenons pas les données des internautes pour les transférer en Europe.»
Qwant Music pour faire des recherches sur son artiste préféré, Qwant Junior (en partenariat avec l'Education nationale) pour bloquer les contenus réservés aux adultes... Le petit tailleur bleu, blanc, rouge ne semble jamais à court de projets ambitieux et développe ses activités à l'international : Qwant a déjà installé des bureaux en Allemagne, en Italie et en Suisse. «Si vous voulez un moteur de recherche européen, à l'heure actuelle, nous sommes les seuls à pouvoir l'offrir», se targue Eric Léandri. La contre-attaque économique viendra-t-elle du digital ? Affaire à suivre.