Du brie «made in USA» bientôt exporté en Chine ?
Dans le cadre des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique, les Etats-Unis bataillent pour pouvoir exporter leur production «maison» de gorgonzola, parmesan et gouda. Des fromages européens, censés être protégés par des AOC.
Du parmesan ou du brie «made in Wisconsin» ? Rien d'étonnant au pays de l'Oncle Sam où ces détournements abusifs d'AOC (Appellation d'origine contrôlée) sont légion - et sujets de nombreuses fâcheries avec la vieille Europe.
Mais ce qui est nouveau en revanche, c'est le droit que revendiquent les Etats-Unis, dans le cadre des intenses négociations sur le TAFTA (marché de libre-échange entre les 28 pays de l'Union européenne et les Etats-Unis) à utiliser ces appellations AOC pour exporter leur production fromagère en Extrême-Orient. Le but ? inonder les marchés asiatiques très friands de gastronomie européenne avec des copies «made in USA».
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Pour le moment, les Européens semblent résister à leur puissant allié, et insistent pour que les étiquettes des fromages américains mentionnent ce type de formules : «style gorgonzola» ou «style parmesan». Mais Washington, qui a déjà perdu une manche lorsque l'affaire a été portée devant l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, aimerait à l'inverse que ses paysans puissent «s'ils le souhaitent» utiliser ces appellations qui ne sont que «des termes génériques qui ne sauraient être ainsi monopolisés» par un territoire ou une région. Un sujet très «touchy» pour le gouvernement américain qui aimerait sans doute conserver ses bons résultats à l'export. L'année passée, les Etats-Unis ont vendu pour près de 2,4 milliards d'euros de fromages en tous genres !
En laissant crever nos agriculteurs, dans 20 ans nos enfants mangeront du poulet en plastique ! #TAFTA#UEpic.twitter.com/0n3ZEdRqKN
— Résistance 2.0 (@Resistance2_0) July 21, 2015
En France, ces négociations secrètes autour du TAFTA inquiètent particulièrement les agriculteurs, déjà aux prises avec les effets d'une crise sans précédent. Les éleveurs des filières bovine et laitière bloquent en effet une partie de l'Hexagone pour dénoncer les méthodes de la grande distribution, qui selon eux, ne leur achète pas leurs produits à des prix leur permettant de vivre.
Plan d'urgence : les mesures annoncées pour les #éleveurs ne sont pas suffisantes - #FDSEA >> http://t.co/PMCBwg7nAhpic.twitter.com/fqIktkGt64
— RT France (@RTenfrancais) 22 Juillet 2015