Macron sort du flou et dévoile les contours budgétaires de son projet
- Avec AFP
Fini le saupoudrage de mesures, place à la clarification : Emmanuel Macron a dévoilé le 24 février le cadrage économique de son projet pour la présidentielle, promettant notamment soixante milliards d'euros d'économies en cinq ans.
Dans une interview aux Echos mise en ligne dès le soir du 23 février, le fondateur d'En Marche! a présenté le chiffrage de son projet, qui veut allier «trajectoire budgétaire vertueuse» et «invention d'un nouveau modèle de croissance».
Réaffirmant son souhait de «rest[er] dans l'épure des 3% de déficit», l'ancien ministre de l'Economie s'engage à réduire la dépense publique française de trois points de PIB en cinq ans, soit 60 milliards d'économies par rapport à la hausse spontanée de ces dépenses, un objectif en ligne avec celui que s'était fixé François Hollande en 2012.
Pour y arriver, Emmanuel Macron vise «25 milliards d'économies sur la sphère sociale», dont 15 milliards sur l'Assurance maladie et dix milliards sur l'assurance chômage.
L'ancien locataire de Bercy entend également réduire de dix milliards d'euros sur cinq ans les dépenses des collectivités locales, en nouant avec elles un «pacte» et en leur donnant des «marges de manoeuvre».
Elles auront ainsi leur «mot à dire» sur l'évolution du salaire des fonctionnaires, pourront «recourir plus largement à des recrutements de droit privé», devront «respecter la durée annuelle légale du temps de travail» et «pourront revenir sur la réforme des rythmes scolaires».
120 000 postes de fonctionnaires en moins
Autres proposition : la baisse des effectifs des fonctionnaires, qui pourrait aller jusqu'à 120 000 postes (70 000 venant des collectivités et 50 000 de l'Etat), ou le retour à un seul jour de carence pour les fonctionnaires, mesure instaurée par la droite et abrogée par François Hollande en 2012.
Emmanuel Macron propose par ailleurs 50 milliards d'euros d'investissement public sur le quinquennat (dont 15 milliards consacrés à la formation et 15 autres à la transition écologique et énergétique), et 20 milliards de baisse nette des prélèvements obligatoires.
Le taux de l'impôt sur les sociétés sera ramené de 33,3% à la moyenne européenne, c'est-à-dire 25%. Emmanuel Macron, qui exclut «toute hausse de la TVA», prépare par ailleurs une mesure de réduction d'impôt pour environ dix milliards, qui sera mise en place «au début du quinquennat et qui visera les classes populaires et les classes moyennes».
#Macron aurait refusé le débat avant le premier tour... avant de changer d'avis https://t.co/NSY4q1D3Cgpic.twitter.com/GYVWKW5NTP
— RT France (@RTenfrancais) 21 февраля 2017 г.
La présentation du programme complet d'Emmanuel Macron doit avoir lieu le 2 mars.
Sa publication intervient au lendemain de la célébration par le candidat d'En marche! et le président du MoDem François Bayrou de leur nouvelle «alliance». «Mon rôle est très simple: je vais tout faire pour aider» sa campagne, a expliqué François Bayrou à l'issue d'une rencontre des deux hommes au Palais de Tokyo à Paris.
Dans Les Echos, Emmanuel Macron a de nouveau salué dans ce rapprochement un «tournant de la campagne» et une démarche qui évite «une fragmentation du camp des progressistes».
«Dépasser les clivages» : quand #Macron et #Bayrou expliquent leur alliance
— RT France (@RTenfrancais) 23 февраля 2017 г.
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