Le Royaume-Uni est le «pays le plus corrompu du monde», selon un expert de la mafia
Le journaliste italien Roberto Saviano qui s'est rendu célèbre pour ses écrits sur la mafia italienne a qualifié le Royaume-Uni de «pays le plus corrompu du monde» et a indiqué que le Brexit pouvait rendre la situation encore plus désastreuse.
«Si je vous ai demandé quel est l'endroit le plus corrompu sur Terre, vous pourriez bien me dire que c'est l'Afghanistan, peut-être la Grèce, le Nigeria, le sud de l'Italie, et moi je vous dis que c'est le Royaume-Uni», a déclaré Roberto Saviano devant un auditoire réuni dans le cadre du Hay festival, un rassemblement dédié à la littérature.
A mafia expert has named the UK as 'the most corrupt country in the world' [Independent] https://t.co/FskPmOe2Gn#corruption#crime
— UK-Skepticism (@UKSKEPTICS) 30 mai 2016
«Ce n'est pas la bureaucratie, ce n'est pas la police, ce n'est pas la politique ; ce qui est corrompu, c'est la place financière. Près de 90% des entreprises à Londres ont leur siège offshore», a-t-il ajouté. Le Royaume-Uni est la «capitale» de l'Europe en matière de corruption. Les fonds affectés à Jersey et aux territoires d'outre-mer britanniques comme les îles Caïmans sont les «portes d'accès» de la corruption.
«Les cartels mexicains, la mafia russe, pourront être encore plus de puissants» en cas de Brexit
Roberto Saviano vit sous protection policière depuis plus de 10 ans, après avoir révélé les secrets de la Camorra, une organisation mafieuse italienne, notamment dans un ouvrage intitulé Gomorra. Selon lui, un Brexit entraînerait un développement de la corruption. «Cela signifie que les sociétés qataries, les cartels mexicains, la mafia russe, pourront être encore plus puissants. HSBC [une banque basée à Londres] a versé 2 milliards d'euros d'amende au gouvernement des États-Unis, car il a avoué avoir blanchi de l'argent provenant des cartels et des entreprises iraniennes. Nous avons des preuves», a-t-il précisé.
Ce dimanche 29 mai, l'ancien chef de la CIA Michael Hayden, avait déjà déclaré que les Britanniques exigent moins de transparence de la part de leurs services de renseignement que les citoyens américains. «Vous, en tant que population, êtes beaucoup plus tolérants à l'action agressive de la part de vos services de renseignement que nous le sommes aux États-Unis», a-t-il encore déclaré.
Ces propos interviennent près de deux mois après que le père du Premier ministre David Cameron soit mis en cause dans les révélations des Panama Papers pour avoir placé de l'argent dans un fonds offshore.