Goldman Sachs s’interrogerait sur «l’efficacité du capitalisme»
En plein débat sur le maintien durable des marges bénéficiaires des entreprises, des analystes du géant financier Goldman Sachs ont avoué qu’ils pourraient indéniablement remettre le capitalisme en question.
Depuis 2011, les marges bénéficiaires des 500 entreprises de l’indice S&P restent élevées par rapport à ce qu’elles étaient au cours des années précédentes, atteignant des niveaux qui existaient avant la crise financière de 2008 et la bulle Internet de la fin des années 1990. Si les marges ne diminuent pas pour retrouver leur moyenne historique, comme elles l’ont fait à plusieurs reprises par le passé, les analystes de Goldman Sachs affirment qu’il faut se poser «des questions plus larges sur l’efficacité du capitalisme», rapporte l’agence Bloomberg.
WOW. This is something you don't often see. Goldman Sachs says it may have to question capitalism itself pic.twitter.com/TxS8BxCPWK
— Joseph Weisenthal (@TheStalwart) 3 Février 2016
Dans leur note, les analystes de la banque américaine font en effet remarquer que les marges bénéficiaires des entreprises qui s’endettent pour procéder à des rachats d’actions plutôt qu’en réinvestissant ont augmenté.
La question des bénéfices des entreprises est au centre de l’un des plus grands débats du secteur financier. D’un côté, les analystes de Goldman Sachs ont indiqué que la consolidation continuait dans les industries et que la réduction des coûts avait aidé à maintenir le niveau de profit élevé. Cependant, ils restent convaincus que le marché va subir un ajustement à la baisse.
Mais que se passe-t-il, si l’ajustement inévitable ne se produit pas ? Si Goldman Sachs ne répond pas directement à cette question, ses analystes estiment que cela signifierait que quelque chose va très mal.
«Si nous avons tort et que les marges restent importantes dans les années qui viennent, et en particulier au moment où la demande globale traverse un trend baissier, il faudra se poser des questions plus générales sur l’efficacité du capitalisme», ont estimé les analystes de Goldman Sachs.