Wall Street subit sa plus lourde chute depuis trois ans, 1 700 milliards de dollars de capitalisation boursière perdus
Source: AP
Wall Street a connu une chute historique le 10 mars 2025, avec plus de 1 700 milliards de dollars effacés en une séance. Le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq ont subi leurs pires pertes depuis des années, alimentées par la crainte d’une récession et l’incertitude économique. Le secteur technologique a été particulièrement touché.
Lundi 10 mars 2025, la Bourse de New York a connu sa pire séance depuis trois ans, avec des pertes d’une ampleur considérable. Le Dow Jones a reculé de 2,08 %, soit une chute de 890 points, tandis que le S&P 500 a perdu 2,70 %. L’indice Nasdaq, fortement exposé aux valeurs technologiques, a plongé de 4 %, enregistrant ainsi sa plus forte baisse depuis 2022. Cet effondrement a conduit à l’évaporation de plus de 1 700 milliards de dollars de capitalisation boursière en une seule journée.
Les valeurs technologiques en première ligne
Les grandes entreprises du secteur technologique ont été particulièrement touchées par cette vague de ventes massives. Tesla a chuté de 15,43 %, poursuivant une tendance baissière qui l’a vue perdre 55 % de sa valeur en deux mois et demi. Nvidia a également enregistré une forte baisse, avec une perte de 30 % de sa capitalisation depuis l’investiture de Donald Trump, dont encore 5,07 % lundi. Apple, Alphabet, Microsoft, Meta et Amazon ont aussi subi des reculs notables, confirmant que le secteur technologique a été le plus affecté par cette panique boursière.
Les craintes d’une récession pèsent sur les marchés
Les inquiétudes des investisseurs ont été renforcées par les déclarations du président Donald Trump la veille sur Fox News. Lorsqu’il a été interrogé sur une possible récession aux États-Unis, il s’est montré évasif, affirmant qu’il existait «une période de transition». Ce manque de clarté a ajouté à l’incertitude générale, accentuant la nervosité des marchés. En parallèle, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a évoqué une «période de détox» pour l’économie américaine, qu’il a décrite comme excessivement dépendante des dépenses publiques. Cette annonce a renforcé la crainte d’un ralentissement économique prolongé.
L’instabilité s’explique aussi par les tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et leurs principaux partenaires économiques. L’administration Trump a récemment annoncé de nouveaux tarifs douaniers visant le Canada, le Mexique et la Chine, alimentant la crainte d’un impact négatif sur les entreprises et la croissance américaine. Ce contexte de protectionnisme a accentué la nervosité des marchés financiers, qui redoutent les conséquences d’une guerre commerciale prolongée.
Un impact mondial
L’effondrement de Wall Street a eu des répercussions sur d’autres marchés à l’échelle mondiale. Le marché des crypto-monnaies a enregistré des pertes massives, avec une baisse totale de 1,3 billion de dollars au cours des trois derniers mois. Le Bitcoin, en particulier, a chuté de 5 % ce 10 mars. De leur côté, les places boursières européennes ont également ressenti l’impact de cette secousse, avec des indices comme le DAX allemand et le CAC 40 français terminant la séance en territoire négatif.
Quelles perspectives pour les marchés ?
La situation reste extrêmement incertaine pour les jours à venir. Les investisseurs attendent avec attention la publication, mercredi, de l’indice des prix à la consommation (CPI), un indicateur clé permettant d’évaluer la trajectoire de l’inflation aux États-Unis. Certains analystes estiment que la volatilité pourrait encore s’accentuer en fonction des données économiques à venir et des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale.
Face à cette chute brutale, plusieurs experts ont tenté d’analyser la situation. Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, a souligné que le recul massif des valeurs technologiques démontrait les risques d’une trop forte concentration des investissements sur quelques grandes entreprises du secteur. Le trader de Wall Street Peter Tuchman a quant à lui qualifié la journée de «bain de sang», insistant sur le fait que les investisseurs étaient désormais en proie à une perte de confiance généralisée.
Alors que les marchés mondiaux restent sous pression, les incertitudes politiques et économiques persistent. La stratégie économique de Donald Trump, marquée par des décisions imprévisibles sur les taxes et les dépenses publiques, continue de peser sur le climat financier. Si la tendance ne s’inverse pas rapidement, Wall Street pourrait connaître d’autres journées difficiles dans les semaines à venir.
