Baisse de l’inflation : légère embellie de l’économie française
Pour la première fois en trois ans, l’inflation retombe sous les 2% en France. L’indice des prix s’est établi à 1,9% pour le mois en cours, selon les estimations publiées ce 30 août.
Les prix à la consommation ont augmenté de 1,9% en août, selon les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Dans un document publié ce 30 août, le service national des statistiques explique cette baisse de l'inflation par «le très net ralentissement des prix de l’énergie». En un an, le prix de l’électricité a ainsi baissé du fait d’un «effet de base» lié à la hausse des tarifs réglementés de l’électricité appliqués au 1er août 2023, mais aussi à la baisse des produits pétroliers.
En août 2024, les prix à la consommation augmentent de 1,9 % sur un anhttps://t.co/ySOufomDrp
— Insee (@InseeFr) August 30, 2024
Barre symbolique et augmentation des prix des services
Pour la première fois depuis 2021, l’inflation en France retombe sous les 2%, le seuil qui avait cours avant la crise inflationniste qui a frappé l’économie mondiale. En juillet, la hausse généralise des prix, l’inflation, s’était établie à 2,3%, montrant déjà des signaux rassurants.
Alors que plusieurs signaux économiques sont défavorables, à l’image du PIB ou du déficit, le ralentissement de l’inflation constitue une éclaircie alors que celle-ci avait dépassé les 10% au plus fort de la crise. Le pouvoir d’achat des ménages a de son côté augmenté de manière marginale avec une hausse de 0,2%.
Dans le détail, l’alimentation, qui a connu une inflation à deux chiffres au plus fort de la crise, connaît depuis plusieurs mois une évolution plus raisonnable. En juillet et en août, la hausse des prix des denrées alimentaires n’a plus été que de 0,5% sur un an, contre 11,2% il y a un an.
Au deuxième trimestre 2024, le PIB augmente de 0,2 % et le pouvoir d’achat des ménages progresse de 0,2 % (par unité de consommation)https://t.co/a7RtHHnN2N
— Insee (@InseeFr) August 30, 2024
Le secteur des services sinistré mais la Banque de France confiante pour une baisse des taux
L’Insee évoque en revanche une hausse des prix des services en France. Ainsi, au deuxième trimestre 2024, les prix de production des services ont augmenté de 1,5% sur un trimestre et de 2,3% sur un an. Les services d'hébergement et de transport sont particulièrement touchés, ce que l’Insee explique par le contexte saisonnier estival. Alors que le tertiaire représente 80% de l’emploi du pays, la production dans les services est en baisse de 2% pour le mois de juin dans les chiffres publiés ce 30 août.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a accueilli ces chiffres avec enthousiasme. Il a estimé dans un entretien accordé au journal Le Point ce 30 août qu’«il serait juste et sage» pour la Banque centrale européenne «de décider une nouvelle baisse de taux».
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EXCLUSIF. Selon le gouverneur de la Banque de France,la Banque centrale européenne aurait de bonnes raisons de baisser ses taux directeurs en septembre.
— Valérie Toranian (@valerietoranian) August 30, 2024
François Villeroy de Galhau:«Il serait juste et sage de décider une nouvelle baisse de taux» https://t.co/YiSDZkyyf2@LePoint
Interrogé sur cette évolution de l’inflation par un quotidien français, Jonathan Marie, maître de conférences à l’université Sorbonne-Paris-Nord, tempère cette embellie de l’économie française et estime que le recul de l’inflation «ne veut pas dire que l’on revient aux prix d’avant» et que «les salaires réels ont perdu environ 2% en France».