Bruxelles veut répliquer (timidement) au programme de subventions de Washington

- Avec AFP

Bruxelles veut répliquer (timidement) au programme de subventions de Washington© Kenzo Tribouillard Source: AFP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à Bruxelles, le 9 février.
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Face aux 370 milliards de dollars de subvention adoptés par les Etats-Unis, et à la hausse des coûts de l’énergie qui menace sa compétitivité, l’Europe voudrait subventionner plus facilement ses entreprises dans la transition énergétique.

Les dirigeants des Vingt-Sept ont ouvert la voie ce 10 février à un assouplissement accru des règles sur les aides publiques dans l'UE, mais de façon «ciblée, temporaire et proportionnée». Dans une déclaration commune, les chefs d'Etat et de gouvernement européens déclarent qu’en matière d'aides d'Etat, «les procédures doivent être rendues plus simples, plus rapides et plus prévisibles [et] permettre de déployer rapidement un soutien ciblé, temporaire et proportionné [...] dans les secteurs stratégiques pour la transition écologique ».

Réunis à Bruxelles pour un sommet accaparé par la venue du président ukrainien Volodymyr Zelensky, les dirigeants européens ont débattu des moyens de soutenir leur industrie, menacée par la concurrence chinoise, la flambée des prix de l'énergie et le plan américain de subventions «vertes».

D'ici le prochain sommet des Vingt-Sept fin mars, la Commission européenne est chargée de traduire en propositions législatives le plan formulé la semaine dernière par sa présidente Ursula von der Leyen pour muscler les industries vertes du continent.

L'exécutif européen souhaite donner plus de flexibilité aux Etats membres dans l'octroi d'aides aux entreprises impliquées dans les énergies renouvelables (solaire, éolien) et la décarbonation de l'industrie (hydrogène, électrification, efficacité énergétique), certains investissements dans de nouvelles usines pouvant être soutenus par des «avantages fiscaux».

Mais cette idée est accueillie avec prudence parmi les Etats membres, divisés entre partisans du libre marché et avocats d'une intervention étatique, alors même que tous les pays n'ont pas les mêmes marges de manœuvre financières pour aider leurs entreprises.

Signe de ces tiraillements, la déclaration finale des Vingt-Sept, adoptée dans la nuit, insiste sur la nécessité de «maintenir l'égalité des conditions de concurrence» au sein de l'UE, tout en garantissant «un accès équitable aux financements». Une allusion transparente au plan de subventions de son industrie par l’Allemagne qui peut s’endetter à taux très bas contrairement à d’autres Etats membres, et qui a déjà suscité des questions aussi bien en France que dans le reste de l’Europe.

«Rivaliser avec les Américains»

Alors que le carcan des subventions nationales est déjà assoupli depuis le début de la pandémie en 2020, l'ouvrir encore risque de profiter aux grands pays riches, essentiellement l'Allemagne et la France, qui pourraient favoriser de façon excessive leurs entreprises au détriment de leurs concurrentes de l'UE.

«Nous étions inquiets d'un assouplissement excessif des aides d'Etat, au risque de saper le marché intérieur. Mais désormais, il s'agit d'une mesure temporaire et ciblée sur l'innovation et les technologies vertes, exactement là où nous devons rivaliser avec les Américains», a observé le premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Pour atténuer le risque de fragmentation du marché unique, certains Etats membres, France et Italie en tête, réclament par ailleurs de nouveaux financements communs. La présidente de la Commission européenne, l’allemande Ursula von der Leyen a d'ailleurs promis de proposer avant l'été un «Fonds de souveraineté» qui permettrait d'investir dans la recherche ou le capital d'entreprises stratégiques.

Rejet d'un financement européen commun 

Mais l'idée est rejetée par plusieurs pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède, hostiles à toute augmentation de leur contribution au budget de l'UE. Aussi, dans le texte adopté ce 10 février, les Vingt-Sept se contentent simplement de «prendre note» de l'idée d'un Fonds de souveraineté.

Dans l'immédiat, les dirigeants européens appellent plutôt «à déployer de manière plus souple les fonds existants de l'UE» pour garantir l'équité entre les Etats. La Commission table sur la mobilisation des fonds du plan de relance européen à 800 milliards d'euros (NextGenerationEU) dont 250 milliards pourraient être consacrés à la transition verte. En incluant d'autres financements déjà débloqués, le total pourrait approcher les 370 milliards de dollars annoncés par les Américains dans leur plan climat adopté l'été dernier.

«On peut répondre [au plan américain] avec les crédits dont nous disposons», a estimé le président français Emmanuel Macron à l'issue du sommet. Le président français a toutefois fustigé les délais actuels pour accorder des subventions dans l'UE. Concernant un possible Fonds de souveraineté et des financements communs supplémentaires, il a ajouté : «On connaît les divisions, il n'y a pas de consensus aujourd'hui entre les Etats, mais le débat viendra.»

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