Le musée royal de l’Afrique centrale de Bruxelles. Un lieu conçu pour exalter la conquête du Congo sous Léopold II. Devenu AfricaMuseum, saura-t-il évoluer et repenser sa mission ?
Pendant des décennies, c’est au musée royal de l’Afrique centrale que des générations de Belges ont découvert l’Afrique. Voulu par le roi Léopold II, ce somptueux édifice a ouvert ses portes au début du XXe siècle, avec pour objectif de glorifier la colonisation du Congo par la force en même temps que de souder la jeune nation belge. Ses collections, uniques au monde, se composent de quantité d’œuvres d’art – souvent mal acquises – de spécimens de la faune et de la flore. Dûment cataloguées, elles renvoyaient l’image de sociétés primitives, effrayantes, auxquelles l’homme blanc était censé apporter la civilisation.
Alors que plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis la proclamation de l’indépendance du Congo, l’établissement rebaptisé AfricaMuseum cherche aujourd’hui à repenser son exposition et sa mission. De nombreuses questions subsistent, notamment celle de la restitution. Eléments de réponse avec l’ancien directeur du musée, des conservateurs belges et congolais.