RDC : 1 000 tonnes de cobalt artisanal traçable produites à Kolwezi
© SCHALK VAN ZUYDAM Source: AP
La République démocratique du Congo a produit ses 1 000 premières tonnes de cobalt artisanal traçable, une étape majeure pour formaliser un secteur clé de l’économie nationale et stratégique pour l’industrie mondiale des batteries.
La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé la production de ses 1 000 premières tonnes de cobalt artisanal traçable, un jalon important dans la mise en ordre d’un secteur longtemps dominé par l’informel. L’annonce a été faite le 13 novembre à Kolwezi par l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC), filiale publique créée en 2019 pour encadrer et assainir la filière.
La RDC détient environ 72 % des réserves mondiales de cobalt et assure plus de 74 % de l’offre mondiale, dont une part importante issue de l’artisanat minier. Ce mode d’extraction constitue un levier économique essentiel, employant entre 1,5 et 2 millions de personnes et soutenant indirectement plus de 10 millions d’habitants.
L’absence de régulation dans les sites artisanaux rendait le cobalt difficilement traçable et exposé aux confiscations gouvernementales, réduisant la disponibilité de minerai certifié et contribuant à la hausse des prix. Pour stabiliser le marché et limiter la surproduction, les autorités congolaises ont introduit en octobre un système de quotas d’exportation géré par le régulateur ARESCOM, afin d’encourager la transformation locale et de décourager l’exportation de cobalt brut.
« Un atout stratégique sous contrôle congolais »
EGC affirme que son nouveau modèle de traçabilité doit assainir la chaîne d’approvisionnement et aligner l’extraction artisanale sur les standards internationaux environnementaux, sociaux et de gouvernance. « La vision est de transformer le cobalt artisanal en un atout stratégique sous contrôle congolais », a déclaré son directeur général, Éric Kalala, soulignant que chaque tonne achetée devrait refléter « la dignité de ceux qui l’extraient ».
La demande mondiale de cobalt devrait augmenter de 40 % d’ici 2030, portée par l’essor des véhicules électriques et du stockage d’énergie, selon l’Agence internationale de l’énergie. Les constructeurs automobiles et les fabricants d’électronique exigent désormais des garanties sur l’origine responsable des matières premières, accentuant la pression pour éliminer le travail des enfants et les conditions dangereuses.
EGC prévoit d’accroître ses volumes au-delà de ce premier lot et d’investir dans les capacités de raffinage afin de capter une part plus importante du marché artisanal. L’entreprise n’a toutefois pas précisé comment les 1 000 tonnes inaugurales seraient commercialisées.
