Maroc : le mouvement GenZ 212 reprend la rue après neuf jours de pause

Neuf jours après avoir suspendu leur mobilisation, les jeunes du collectif Gen Z 212 ont renoué avec la rue le 18 octobre, dans plusieurs villes du royaume. Cette fois, leur revendication principale concerne la libération des centaines de sympathisants toujours en détention.
Après un court répit, le collectif GenZ 212 a repris ses rassemblements le 18 octobre, mobilisant plusieurs centaines de personnes dans douze villes du Maroc, dont Casablanca, Rabat et Marrakech. Sur la place Maréchal, à Casablanca, quelque 200 manifestants se sont réunis, sous étroite surveillance policière, scandant des slogans pour « la dignité, la liberté et la justice pour tous ».
Selon l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), près de 600 sympathisants du mouvement seraient actuellement détenus à travers le pays. « Notre priorité désormais, c’est la libération de toutes les personnes arrêtées », explique l’un des participants à RFI en dénonçant le sort de « plus de 600 militants toujours en prison ».
La cause palestinienne présente aux manifestations
Parmi les manifestants, les symboles sont forts : les drapeaux du Maroc, de la Palestine et du mouvement Gen Z 212 flottent côte à côte. Sur certaines pancartes, des affiches au style de westerns américains réclament l’arrestation du Premier ministre Aziz Akhannouch ou du ministre de la Santé Amine Tahraoui.
Sur le terrain, la colère et la lassitude dominent : « Personne ne répond à nos préoccupations », déplore une jeune femme de 25 ans. « Le Parlement se contente de discours superficiels. » Pour plus de sécurité, certains manifestants, souvent jeunes, se déplacent désormais accompagnés de leurs parents. Une mère, venue soutenir sa fille de 26 ans, veut toutefois rester optimiste : « Bien qu’il n’y ait pas de réponse officielle, le message est passé. Ils en discutent sûrement là-haut, sans vouloir se manifester directement ».