Forum national sur le livre et la lecture au Sénégal : le savoir et la culture comme piliers du développement

Perçues comme essentielles pour le développement du Sénégal, la culture et la littérature sont à l’honneur pendant une dizaine de jours dans la capitale pour un événement qui voudrait redonner au pays les commandes de son histoire et faire de la culture en général un des moteurs de son développement.
Le Sénégal a lancé la première édition de son Forum national sur le livre et la lecture au Grand théâtre de Dakar, ce 16 octobre. Pour cet événement culturel, les organisateurs ont voulu placer la littérature au service de la souveraineté éclairée et au cœur des politiques publiques, sous la thématique « l’éducation par le livre, pour une souveraineté éclairée ». Selon le correspondant de RT à Dakar, à travers cette initiative, les organisateurs souhaitent faire du savoir, de la culture dans son ensemble, un pilier essentiel du développement du pays et de la vision Sénégal 2050.
Transformer le Sénégal grâce aux écrivains et aux acteurs de la chaîne du livre
Dans son allocution à la cérémonie d’ouverture du 1ᵉʳ Forum national sur le livre et la lecture, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé la reconnaissance du pays aux écrivains et aux acteurs de la chaîne du livre, dépositaires, selon lui, « d’une mission essentielle, à savoir tenir éveillée la conscience nationale, entretenir la flamme du savoir et préserver la dignité de l’esprit ». Partant de ce fait, le chef de l’État a estimé qu’ils « doivent être des acteurs à part entière dans la dynamique de transformation systémique de notre pays ».
L’histoire sénégalaise ne doit plus « s’écrire à Paris, à Washington ou à Londres »
Le directeur du Forum national sur le livre et la lecture, Ibrahima Lo, a pour sa part prononcé un discours au message fort : l’histoire nationale sénégalaise ne doit « plus jamais s’écrire à Paris, à Washington ou à Londres ». Revenant sur sa recherche d’archives relatives à l’histoire du pays en France, il a déclaré qu’il « ne faudrait pas que dans 50 ans, nos fils, nos petits-fils continuent à aller à Londres, à Paris ou à Washington pour écrire et accéder à notre histoire ».
Hommage à des grands noms de la littérature africaine
Pour ses organisateurs, ce forum est également perçu comme une occasion de rendre hommage à de grands écrivains africains, voire mondiaux. Parmi ces auteurs de renom, Cheikh Hamidou Kane, parrain de l’événement littéraire et auteur de « l’aventure ambiguë », un chef-d'œuvre publié en 1961, qui a remporté le Grand prix littéraire d’Afrique noire en 1962. Cette œuvre relate la vie d’un homme perdu entre les valeurs traditionnelles et la modernité occidentale. Selon le correspondant de RT, le choix de cette figure littéraire est en soi un message transmis à la jeune génération qui a assisté en grand nombre à la cérémonie d'ouverture du forum.
Commentant les œuvres des auteurs africains, Bassirou Diomaye Faye a déclaré qu’ils sont le vecteur qui permet de comprendre l’histoire nationale « de la période coloniale aux convulsions du monde contemporain, ils ont donné des visages aux souffrances muettes, une voix aux silences oubliés ».
Envisagé dans un esprit de vulgarisation des productions artistiques et littéraires, l’événement propose des points de lecture ouverts au public et propose des livres gratuitement aux visiteurs durant toute la durée de ce rendez-vous littéraire, prévu pour une dizaine de jours.