La Côte d’Ivoire se prépare à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025

Avec une liste de cinq candidats en lice pour la présidentielle, la Côte d’Ivoire se prépare à l’événement en renforçant les moyens des médias tout en accueillant la mission d’observation de la CEDEAO. La société ivoirienne aspire à un scrutin apaisé sur fond de climat socio-politique tendu.
À quelques semaines de l’élection présidentielle du 25 octobre, la Côte d’Ivoire a réaffirmé son intention de mener le scrutin dans les meilleures conditions, malgré un climat socio-politique tendu, surtout après la radiation définitive des candidatures de figures majeures de l’opposition. L’ancien président Laurent Gbagbo, à la tête du Parti des Peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), et le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, ont été recalés en septembre dernier pour défaut de « qualité à agir ».
Pour la prochaine course à la magistrature suprême, cinq candidatures seulement ont été retenues par le Conseil constitutionnel ivoirien sur les soixante déposées. Celle de l’actuel président, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat, a été jugée recevable dans le cadre de la révision constitutionnelle de 2016, laquelle a réinitialisé les mandats du président sortant — une décision jugée illégale par ses opposants.
Face à Alassane Ouattara, quatre autres candidats figurent parmi les prétendants : Ahoua Don Mello et Henriette Lagou Adjoua, tous deux anciens ministres, Simone Ehivet, ex-épouse de Laurent Gbagbo, et l’homme d’affaires Jean-Louis Billon.
Soutien du gouvernement aux médias
Le 6 octobre, le ministère ivoirien de la Communication a remis de nouveaux équipements aux médias via l’Agence de soutien et de développement des médias (ASDM). Cette dotation comprend dix véhicules de type 4x4, cinquante motos, cent ordinateurs portables et une subvention de 300 millions de francs CFA pour le carburant.
Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a déclaré : « Les médias sont le socle d’une démocratie vivante. Cet appui traduit la volonté du gouvernement de leur donner les moyens de remplir cette mission avec efficacité et responsabilité. » Il a ajouté que ces moyens doivent permettre aux rédactions de remplir « leur mission avec professionnalisme et impartialité, dans le strict respect des principes déontologiques ».
Une mission d’observation électorale à long terme de la CEDEAO
Pour la présidentielle ivoirienne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déployé, le 2 octobre, une mission d’observation électorale à long terme, composée de quinze experts issus des États membres. Les activités de cette mission se poursuivront jusqu’au 29 octobre, afin de suivre les différentes phases précédant et suivant le processus électoral.
Selon un communiqué de la CEDEAO, le déploiement de cette mission a été approuvé par le président de la Commission de l’organisation sous-régionale, conformément aux dispositions du Traité révisé de 1993, du Mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits, de paix et de sécurité de 1999, ainsi que du Protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Les observateurs auront pour rôle de fournir des analyses en temps réel et de formuler des recommandations afin d’instaurer un climat de transparence et de confiance propice à une forte participation citoyenne.
Cités par la presse ivoirienne, des syndicats, des professionnels des médias et plusieurs composantes de la société civile appellent à organiser les élections dans un climat apaisé.