Le Premier ministre éthiopien promet de corriger l’«erreur historique» et relance la revendication d’un accès direct à la mer Rouge

Le Premier ministre éthiopien promet de corriger l’«erreur historique» et relance la revendication d’un accès direct à la mer Rouge Source: AP
Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien
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Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré vouloir «corriger l’erreur historique» de la perte d’un accès direct à la mer Rouge, survenue après l’indépendance de l’Érythrée en 1993. Son discours, mêlant sécurité, survie nationale et ambition économique, ravive les tensions régionales, en particulier avec Asmara.

L’Éthiopie, pays enclavé depuis l’indépendance de l’Érythrée en 1993, a relancé une revendication ancienne : retrouver un accès direct à la mer Rouge. Le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré lors d’un discours télévisé que « l’erreur commise il y a 30 ans sera corrigée », ajoutant que « ce n’est pas trop difficile ». Selon lui, il est désormais vital de garantir un débouché maritime pour répondre aux besoins croissants de la population et de l’économie du pays. « Ce n’est plus une question de fierté, mais de survie », a-t-il affirmé.

L’Éthiopie dépend actuellement du port de Djibouti pour la quasi-totalité de son commerce extérieur. Mais les autorités d’Addis-Abeba considèrent cette situation comme intenable à long terme. Dans son intervention, Abiy Ahmed a fait un parallèle direct avec la bataille pour les ressources du Nil, illustrée par l’achèvement du barrage de la Renaissance, dont la cérémonie d’inauguration est prévue pour septembre. Le Premier ministre estime que ces deux combats — l’accès à l’eau et à la mer — sont liés par la nécessité de garantir la souveraineté et la sécurité de l’Éthiopie.

Assab, port disputé

L’un des points les plus sensibles de ce dossier concerne le port d’Assab, situé aujourd’hui en territoire érythréen. Le général éthiopien Teshome Gemechu, directeur des relations extérieures au ministère de la Défense, a exprimé publiquement son soutien à Abiy Ahmed, affirmant que la séparation d’Assab avait été décidée par un gouvernement transitoire sans légitimité. Il a évoqué des arguments historiques, juridiques et sécuritaires pour justifier une reprise de contrôle sur ce port. Selon lui, « l’accès à la mer est une question existentielle, qui pourrait justifier n’importe quel prix ».

Du côté érythréen, ces déclarations sont perçues comme une atteinte directe à la souveraineté nationale. Le président Isaias Afwerki a mis en garde contre d’éventuelles influences extérieures sur la position d’Addis-Abeba. Malgré les tensions croissantes, Abiy Ahmed affirme que son gouvernement n’envisage pas de conflit avec l’Érythrée. Il répète que l’accès aux ports doit se faire « sur la base du bénéfice mutuel, de l’usage partagé et des principes du marché ».

Un enjeu stratégique dans un contexte géopolitique tendu

Certains observateurs rappellent que ce dossier pourrait être influencé par des alliances régionales changeantes. L’Érythrée s’est récemment rapprochée de l’Égypte, adversaire de l’Éthiopie sur la question du Nil. Ce contexte stratégique donne un poids supplémentaire aux déclarations d’Abiy Ahmed, qui cherche aussi à renforcer sa position intérieure en jouant sur un sentiment national partagé.

Le barrage de la Renaissance, présenté comme un projet de survie par Addis-Abeba, est perçu comme une menace par l’Égypte et le Soudan. Pourtant, malgré les critiques occidentales et les blocages diplomatiques, l’Éthiopie a poursuivi sa stratégie de développement souveraine. Ce projet énergétique majeur s’inscrit dans une logique de long terme, portée par une vision nationale de la sécurité et de l’autonomie.

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