L’Ouganda au bord de la rupture face à l’afflux massif de réfugiés

L’Ouganda subit une crise humanitaire sous l’effet des conflits au Soudan, au Soudan du Sud et en RDC, qui provoquent un afflux record de réfugiés. Malgré une politique d’accueil ouverte, le manque de financements réduit l’accès à la nourriture, aux soins et à la protection, tandis que la surpopulation et la détresse psychologique s’aggravent.

L’Ouganda, premier pays d’Afrique et troisième au monde pour l’accueil de réfugiés, fait face à une pression humanitaire sans précédent, rapporte Africanews. Les conflits qui ravagent le Soudan, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo provoquent un afflux massif de populations en quête de sécurité. Depuis le début de l’année 2025, environ 600 personnes franchissent chaque jour les frontières ougandaises. Si cette tendance se maintient, le pays pourrait compter près de deux millions de nouveaux arrivants d’ici la fin de l’année, alors qu’il héberge déjà 1,93 million de réfugiés, dont plus de la moitié sont des enfants de moins de 18 ans.

Bien que l’Ouganda applique une politique d’accueil ouverte, offrant aux réfugiés la possibilité de travailler et d’accéder aux services publics, les capacités de réponse sont largement dépassées. Les financements disponibles ne couvrent qu’un tiers des besoins annuels, ce qui provoque une réduction sévère des distributions alimentaires et de l’accès aux soins. La malnutrition progresse, en particulier chez les plus jeunes, et les carences en médicaments aggravent la situation. Parallèlement, l’insécurité psychologique et les violences sexuelles se multiplient.

Pour de nombreuses familles, la survie implique des sacrifices douloureux : retirer les enfants de l’école, renoncer à certaines aides ou accepter des conditions de vie dégradées. Les camps sont surpeuplés et la promiscuité pèse lourdement sur la vie quotidienne, notamment dans les salles de classe où les infrastructures sont insuffisantes. Le manque de soutien psychologique accroît les risques de violences sexistes et de comportements suicidaires.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés alerte sur l’urgence : ses ressources ne suffisent actuellement qu’à assister moins de 18 000 personnes pendant deux mois, alors que l’afflux se poursuit. L’agence plaide pour une mobilisation internationale renforcée, invitant les bailleurs de fonds et les acteurs du développement à soutenir davantage l’effort humanitaire, afin de préserver la dignité et la sécurité des millions de personnes déplacées.