La Tunisie ambitionne d’augmenter sa couverture forestière pour préserver l’environnement

Face à l’urgence environnementale, la Tunisie s’efforce de bâtir une stratégie de développement durable qui passerait notamment par un doublement de sa couverture forestière. Une ambition écologique qui croise des enjeux économiques, sociaux et climatiques.
La Tunisie entend faire passer la surface de son territoire forestier de 8,5 % actuellement à un taux compris entre 12 % et 16 % dans les prochaines années. C’est ce qu’a indiqué Sahbi Ben Dhiaf, directeur de la conservation des forêts, dans un entretien accordé à l’agence de presse TAP le 13 juillet.
Comme leurs homologues méditerranéennes, les forêts tunisiennes disposent d’une capacité de régénération naturelle notable – à condition, prévient Sahbi Ben Dhiaf, qu’elles ne soient pas soumises à des incendies répétés.
Cette résilience écologique existe, « mais elle requiert un accompagnement technique dès que les agressions deviennent fréquentes », souligne-t-il.
Une stratégie forestière à l’horizon 2050
La Direction générale des forêts prévoit ainsi des études et des actions concrètes sur le terrain pour relancer le reboisement. L’enjeu n’est pas seulement environnemental : il est aussi social et économique. Le territoire boisé, qui s’étend sur 1,2 million d’hectares, constitue un espace de vie pour une population estimée entre 700 000 et un million d’habitants.
Sur le plan économique, les forêts tunisiennes génèrent 1,4 % du PIB et représentent 14 % de la valeur ajoutée du secteur agricole.
Selon Ben Dhiaf, la Direction générale des forêts travaille actuellement à « une stratégie forestière nationale à l’horizon 2050, visant à renforcer le rôle économique des forêts, à en assurer la durabilité et à faire en sorte que les citoyens en bénéficient pleinement ».
Préserver la biodiversité
Au-delà de leur importance économique, les zones boisées jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, la lutte contre l’érosion des sols et la désertification – un fléau grandissant en Tunisie. Leur contribution à la préservation de la biodiversité en fait un levier incontournable du développement local.
Les autorités entendent intégrer ce potentiel dans une vision globale : celle d’un territoire plus résilient, mieux armé face aux dérèglements climatiques.