L’Algérie continue de résister aux cultures d’organismes génétiquement modifiés

Interdits depuis 2000, les OGM restent bannis en Algérie, qui défend une agriculture préventive et souveraine face aux pressions des multinationales. Tandis que plusieurs pays africains ouvrent la voie aux cultures transgéniques, Alger maintient son refus, au nom de la santé publique, de l’environnement et des semences locales.
L’Algérie a strictement prohibé les cultures d’organismes génétiquement modifiés (OGM) depuis l’année 2000. Elle fait partie du cercle réduit de pays qui continuent de résister à ce type d’agriculture, aux côtés de la Russie, de l’Inde, du Kenya, du Pérou, de Madagascar, du Venezuela, du Kirghizistan ou encore de la Biélorussie. Un décret ministériel, toujours en vigueur, a interdit « l’importation, la production, la distribution, la commercialisation et l’utilisation du matériel végétal génétiquement modifié » dans le pays.
Par cette décision, le gouvernement algérien entend adopter une politique agricole préventive visant à préserver la santé publique, la souveraineté alimentaire et la richesse des sols.
Les organismes génétiquement modifiés peuvent être des plantes, des animaux ou des micro-organismes dont le code génétique a été altéré artificiellement afin de renforcer leur résistance au climat, aux pesticides ou encore aux maladies. Or, faute d’études indépendantes à long terme, et malgré les assurances des industriels biotechnologiques, il n’y a pas vraiment de preuves concluantes des avantages des OGM en matière de rendement, de valeur nutritive ou de tolérance à la sécheresse.
Plusieurs pays africains optent pour les OGM
La culture de semences OGM prend doucement de l’ampleur dans plusieurs pays africains. L’Afrique du Sud, le Nigeria, le Burkina Faso, le Kenya, le Ghana et certains pays d’Afrique de l’Est ont, ces dernières années, lancé des expérimentations sur le terrain.
Mais si certains gouvernements ont autorisé l’importation et la commercialisation des produits OGM, une résistance subsiste, notamment chez les agriculteurs et certains activistes, qui dénoncent une efficacité contestable — voire non prouvée – contre la sécheresse, les maladies et les herbicides.
En outre, plusieurs agriculteurs africains soulignent une dépendance croissante envers les distributeurs, les fabricants de semences ou encore les compagnies de biotechnologie.
Engagement pour une agriculture saine
Opposée à la tendance mondiale à la normalisation des cultures OGM, l’Algérie a choisi de maintenir le cap face aux pressions des multinationales biotechnologiques. En parallèle, 80 % des OGM cultivés dans le monde sont conçus pour résister aux herbicides, entraînant un usage massif de produits chimiques, nuisibles pour l’environnement et la santé.
La sauvegarde d’une agriculture saine et traditionnelle, la préservation des semences locales adaptées naturellement au climat algérien, et la défense de la souveraineté alimentaire figurent parmi les héritages que l’Algérie cherche à protéger et à transmettre aux générations futures.