RDC : Tshisekedi annonce l’entrée en vigueur progressive de l’assurance-maladie obligatoire

Lors de l’ouverture de la XIIe Conférence des gouverneurs de provinces, tenue à Kolwezi, dans la province du Lualaba, le président Félix Tshisekedi a annoncé la mise en œuvre progressive de l’assurance-maladie obligatoire en RDC, pour améliorer l’accès aux soins des citoyens.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a indiqué le 10 juin, lors de la XIIe Conférence des gouverneurs à Kolwezi, placée sous le thème « Santé, facteur de cohésion sociale et de développement durable des provinces », l’entrée en vigueur progressive de l’assurance-maladie obligatoire dans le pays. La réforme, qualifiée d’historique par la presse locale, a été mise en œuvre dans l’objectif de transformer radicalement l’accès aux soins pour des millions de Congolais.
« Dans cette dynamique, je vous annonce la mise en œuvre progressive de l’assurance-maladie obligatoire […]. Un dialogue social inclusif, conduit dans le cadre du Conseil national du travail, a permis de définir des modalités de cotisation équitables : 2 % à la charge des employeurs et 0,5 % pour les travailleurs », a fait savoir le président congolais.
Selon Félix Tshisekedi, « cette réforme vise à élargir l’accès aux soins, à renforcer la protection financière des ménages et à mobiliser des ressources domestiques ». Dans un « acte de justice sociale et de reconnaissance envers ceux qui protègent notre pays », il a expliqué qu’« une attention particulière sera portée aux forces armées, à la police, aux agents de l’État et aux populations indigentes ».
Succès de la Couverture santé universelle
La décision du président congolais s’inscrit dans le prolongement des succès du premier volet de la Couverture santé universelle (CSU), qui a réalisé des résultats positifs, notamment en matière de gratuité des soins de maternité instaurée depuis 2023. Cette mesure a permis la prise en charge par le gouvernement de 2 millions d’accouchements, de 30 000 nouveau-nés et prématurés soignés, et de 257 zones de santé mobilisées. « Ces efforts ont mis fin à la séquestration des femmes et des nouveau-nés pour non-paiement des frais, et ont contribué à la réduction de la mortalité maternelle et infantile », a indiqué le président Tshisekedi.
Les défaillances qui entravent le « droit » à la santé
Félix Tshisekedi a déclaré que « la santé n’est pas seulement un droit, mais le socle de la cohésion nationale, du progrès économique et du développement durable. Elle incarne notre aspiration collective à la justice sociale, à la dignité humaine et à la paix ». Il a cependant reconnu les défaillances d’un système de santé qui porte encore les stigmates de plusieurs décennies de crises, de catastrophes et d’épidémies.
Les infrastructures défaillantes, les pénuries de personnel qualifié, les fréquentes épidémies de choléra, de paludisme, de VIH, de rougeole ou encore de Mpox, les taux de mortalité materno-infantile qui comptent parmi les plus élevés au monde et les difficultés d’accès aux soins, en particulier dans les zones de conflit, sont autant de défis qui se posent à un accès exhaustif aux soins en RDC.
Introduite en 2021, la Couverture santé universelle est au cœur du projet national de Félix Tshisekedi. À ce propos, la presse locale souligne la nécessité d’accélérer le déploiement des infrastructures et la formation du personnel par les comités provinciaux de la CSU afin de garantir un accès progressif et équitable à des soins de qualité aux Congolais.