Le Sénégal entre dans l’ère spatiale avec le lancement de sa première constellation de satellites

Dakar a signé un accord stratégique pour le déploiement de sa première constellation de satellites. Ce projet, fruit d’un partenariat entre l’Armée et l’Agence sénégalaise d’études spatiales, vise à renforcer la sécurité nationale et l’indépendance technologique du pays.

Le Sénégal s’engage officiellement dans la conquête spatiale avec le lancement de sa première constellation de satellites. Le 4 juin 2025, un mémorandum d’entente a été signé entre l’État-major général des Armées et l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES), scellant un partenariat stratégique pour la création d’une capacité spatiale.

Selon RTS, cette constellation aura pour mission de soutenir la sécurité nationale, la surveillance du territoire et le développement technologique. Le projet s’inscrit dans la stratégie spatiale nationale adoptée par le gouvernement sénégalais pour affirmer sa souveraineté technologique, tout en renforçant les moyens de défense du pays.

Lors de la cérémonie de signature, le Général de corps d’armée Mbaye Cissé a salué « un pas décisif pour le futur », qualifiant l’accord de « signature historique » à grande portée stratégique. Pour sa part, Maram Kaire, directeur général de l’ASES, a rappelé que « le secteur spatial doit devenir un levier majeur », soulignant sa contribution potentielle dans des domaines comme la santé, l’agriculture, ou encore la cybersécurité.

Une coopération technologique pour un espace africain indépendant

Ce projet bénéficiera de l’expertise technique de Prométhée Earth Intelligence, société européenne spécialisée dans l’observation de la Terre. Prométhée accompagnera le Sénégal dans la construction d’une constellation composée de 5 à 8 nanosatellites, prévue pour être déployée à l’horizon 2028. Les satellites seront fabriqués par Hemeria et seront dotés de systèmes de contrôle et de traitement de données de dernière génération.

Comme le rapportait le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), ce partenariat s’étale sur une durée initiale de cinq ans et repose sur une logique de durabilité, d’innovation et de renforcement des compétences locales. Le Sénégal prévoit aussi la création d’un centre national dédié au traitement et à l’exploitation des données spatiales.

Ce développement survient dans un contexte africain marqué par le lancement, le 20 avril dernier, de l’Agence spatiale africaine (AfSA), inaugurée au Caire. Selon RTS, le Sénégal, représenté par Maram Kaire, a pris part à cette cérémonie historique et voit en l’AfSA une opportunité pour renforcer la coopération continentale dans le domaine spatial.

Une ambition stratégique pour les besoins civils et militaires

Le Sénégal s’était déjà distingué dans le domaine avec le lancement de son premier satellite, GAINDESAT-1A, en août 2024. Maram Kaire, interrogé en mars dernier, avait alors annoncé que la création d’une constellation allait permettre au pays d’obtenir des images en continu grâce au passage régulier des satellites. Cette couverture rapprochée facilitera la surveillance des frontières, la lutte contre le terrorisme et la gestion des ressources agricoles.

L’objectif du Sénégal est de bâtir une industrie spatiale nationale en misant sur la formation des talents et l’utilisation des technologies de pointe. À travers cette initiative, le pays entend se positionner comme un acteur central du développement spatial africain.