Le Sénégal et la Mauritanie signent deux accords pour régulariser la migration et lutter contre la criminalité transfrontalière organisée

La Mauritanie et le Sénégal ont signé deux accords migratoires, le premier portant sur les conditions de séjours et le second sur la lutte contre la criminalité transfrontalière organisée. L’objectif : faciliter les délivrances de cartes de séjour aux Sénégalais et favoriser une meilleure intégration des populations.
La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, et son homologue mauritanien des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, ont signé deux accords de coopération, le 2 juin à Nouakchott, dans le cadre d’une visite de travail pour le renforcement de la coopération bilatérale.
Le premier accord vise à simplifier les procédures de délivrance de la carte de séjour pour les Sénégalais vivant en Mauritanie. « L’un des volets majeurs de cette visite concerne l’amélioration des conditions de séjour et d’établissement des ressortissants sénégalais en Mauritanie. À cet égard, les deux parties ont entériné un projet d’accord révisé visant à simplifier la délivrance de la carte de séjour pour les Sénégalais vivant sur le territoire mauritanien », écrit sur X le ministère sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères.
Quant au second accord, il est relatif à la lutte contre la migration irrégulière, le trafic de migrants, la traite des êtres humains et la protection des victimes. À ce propos, la diplomatie sénégalaise a fait savoir qu’il s’agissait d’« un engagement partagé à faire face aux défis sécuritaires, à travers la mise en place d’un cadre opérationnel de coopération contre la migration irrégulière et la criminalité transfrontalière organisée ».
Carte de séjour délivrée en l’absence de contrat de travail
Pour les Mauritaniens comme pour les Sénégalais, l’obtention d’une carte de séjour est désormais obligatoire pour tout séjour dépassant les trois mois. Mais ce document devrait être accordé facilement pour une durée d’une année, même en l’absence d’un contrat de travail ou de justificatif de revenu, qui ne seront nécessaires que dans le cas de renouvellement du titre de séjour.
Grâce à la levée de « tout obstacle à la libre circulation des ressortissants », stipulée dans le texte de l’accord, les ressortissants des deux pays, et notamment les pêcheurs sénégalais, pourront aisément exercer leurs activités en Mauritanie.
« C'est un pas très important parce que ça reflète d'abord l'engagement de nos chefs d'État. Ces deux accords nous permettent de faire en sorte que les populations soient en mesure de se déplacer et de contribuer au développement », a expliqué le chef de la diplomatie sénégalaise, Yassine Fall.
Mettre fin aux crimes et aux violations contre les migrants
L’Agence Mauritanienne d’information (AMI) a rapporté que cette « convention vise à mettre fin aux souffrances, aux violations et aux crimes associés à la traite des êtres humains et au trafic illicite de migrants, qui exploitent la fragilité des plus vulnérables, et à renforcer notre capacité commune à prévenir les opérations criminelles ».
Selon la même source qui a cité le chef de la diplomatie mauritanienne, Mohamed Salem Ould Merzoug, « la Mauritanie et le Sénégal démontrent que l’Afrique est capable de produire des solutions participatives qui respectent les droits de l’homme, qui découlent des réalités locales et qui avancent avec confiance et détermination vers l’avenir ».
De son côté, Yassine Fall a invité les ressortissants sénégalais et mauritaniens à respecter la législation mauritanienne en matière de procédures d’entrée et de séjours courts et longs. Les effets de tels accords devraient se faire ressentir dans les prochains mois.