Ministre de l'Agriculture : la Côte d'Ivoire envisage une hausse du prix du cacao face aux droits de douane américains

La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, pourrait être amenée à augmenter le prix de ce produit en cas d'instauration des droits de douane proposés par l'administration américaine sous la présidence de Donald Trump, a annoncé le ministre ivoirien de l'Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani.
Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre ivoirien de l'Agriculture, du Développement rural et des productions vivrières a averti que la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, pourrait être contrainte d'augmenter le prix de ce produit si l'administration Trump appliquait les mesures relatives aux droits de douane. Ces taxes risqueraient, en effet, d'impacter les exportations vers les États-Unis, principal marché pour le cacao ivoirien et entraîner une hausse des coûts pour les producteurs locaux.
C'est ce qui ressort des déclarations d'Adjoumani en marge d'une conférence de presse tenue le 10 avril, à Abidjan.
Kouassi a, par la même occasion, exprimé le souhait de son gouvernement de voir Washington reconsidérer cette décision, soulignant les conséquences négatives qu’elle pourrait avoir sur l'économie ivoirienne, a rapporté l’agence de presse britannique Reuters.
Bien qu’il ne soit pas encore clair de quelles mesures spécifiques il parlait, il est important de noter que la Côte d'Ivoire ne dispose pas du pouvoir de fixer le prix du cacao de manière unilatérale, celui-ci étant déterminé par les fluctuations du marché mondial.
Toutefois, le pays pourrait recourir à d'autres leviers économiques, comme l’ajustement des taxes à l'exportation, pour influencer le prix du cacao et limiter l'impact des droits de douane, indique la même source.
La Côte d’Ivoire veut miser sur l’UE pour compenser les pertes
Dans ce contexte, le gouvernement ivoirien s’est dit prêt à renforcer ses relations commerciales avec l'Union européenne, afin de compenser les pertes potentielles sur le marché américain.
En effet, si les produits ivoiriens ne sont plus acceptés sur le marché américain, l'UE pourrait devenir un partenaire clé en accueillant une partie significative de la production de cacao de la Côte d'Ivoire.
D'après les données du Conseil du café et du cacao (CCC), la Côte d'Ivoire exporte chaque année entre 200 000 et 300 000 tonnes de cacao vers les États-Unis. Cependant, la situation a évolué récemment, car l'administration Trump a annoncé la semaine dernière l'instauration de droits de douane de 21 % sur les importations en provenance de la Côte d'Ivoire, une mesure ciblée dans le cadre d’une révision générale des droits de douane appliqués à plusieurs pays. Toutefois, le 9 avril, Trump a suspendu cette décision pendant une période de 90 jours, offrant ainsi un peu de répit aux producteurs ivoiriens.
Bien que la Côte d'Ivoire s'efforce à mettre en place des mesures pour limiter l'impact économique de cette politique commerciale, l'avenir de ses exportations de cacao vers les États-Unis reste incertain, alors que le gouvernement continue de rechercher des solutions pour assurer la stabilité de ce secteur.