Mali : neuf morts dans l’effondrement d’une mine d’or artisanale

Mali : neuf morts dans l’effondrement d’une mine d’or artisanale© RS
Un site de mines d’or au Mali.
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L'effondrement d'une mine d'or artisanale au Mali, causant la mort de neuf personnes, s’ajoute à une série d’incidents récents similaires qui ont provoqué une réaction ferme du gouvernement malien. Ce pays, troisième producteur d'or en Afrique, lutte depuis des années contre l’orpaillage incontrôlé.

Au Mali, neuf personnes, toutes de nationalité étrangère, ont péri dans l’effondrement d’un puits d’or à N’Tahaka, dans le cercle de Gao, dans l’est du pays. L’accident mortel a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 mars, selon des sources médiatiques africaines. L’effondrement est survenu alors que les victimes étaient engagées dans des activités d’orpaillage dans un puits profond et instable, creusé sans aucun dispositif de sécurité, précise l'agence de presse africaine APA.

Les corps ont été extraits au terme d’une opération de plusieurs heures. Aucun survivant n’a été retrouvé. Les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes du drame. Cet énième incident souligne les dangers associés à l'exploitation minière artisanale au Mali et la nécessité de renforcer les réglementations pour protéger les travailleurs, pointent les médias locaux.

Ce nouveau sinistre vient s’ajouter en effet à une série d’incidents tragiques qui ont eu lieu récemment dans le pays, sur des sites d’orpaillage non formalisés. Le 15 février dernier, un effondrement sur un site d'orpaillage illégal à Bilaly Koto, dans la région de Kayes, a causé la mort d'au moins 48 personnes, principalement des femmes. Le 29 janvier, une coulée de boue dans une mine artisanale de la région de Koulikoro a entraîné la mort de plusieurs orpailleurs, là encore majoritairement des femmes.

Réaction ferme du gouvernement

En réponse à ces accidents, le gouvernement malien a adopté une série de mesures exceptionnelles, lors du Conseil des ministres du 5 mars présidé par le chef de l’État Assimi Goïta. Les autorités ont ainsi suspendu l'octroi de permis d'exploitation minière artisanale aux étrangers et ont renforcé les mesures de sécurité sur les sites miniers.

Plusieurs responsables administratifs et sécuritaires ont été révoqués, notamment des préfets, sous-préfets, agents des forces de l’ordre, ainsi que des cadres des services régionaux des mines et de l’environnement. Le gouvernement leur reproche leur laxisme dans la supervision de sites devenus incontrôlables.

Le gouvernement a indiqué vouloir renforcer la présence de l’État sur les sites aurifères, tout en préparant une réforme plus large du cadre légal encadrant le secteur. Une mission a été confiée au ministère des Mines pour proposer un nouveau texte prenant en compte les impératifs de sécurité, d’environnement et de fiscalisation.

Le Mali est le troisième producteur d'or en Afrique, après l'Afrique du Sud et le Ghana. Il produit 60 à 70 tonnes d'or par an, ce qui en fait l'un des principaux exportateurs du continent. L'industrie aurifère représente une part importante de l'économie malienne, avec environ 80% des recettes d’exportation et 10% du PIB du pays.

La majorité de la production provient de grandes mines industrielles mais une partie importante provient aussi de l'exploitation artisanale, souvent dangereuse et mal réglementée.

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