L’Italie tente de conquérir le marché algérien du blé après le départ de la France
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La société italienne Bonifiche Ferraresi (BF) a entamé la semence de plusieurs hectares de blé dans le cadre d’un projet de production de blé dur en Algérie. Ainsi, l’Italie cherche à se positionner sur le marché des céréales dans ce pays d’Afrique du Nord qui a récemment choisi de boycotter le blé français et a opté pour le blé russe.
C’est dans la région de Timimoun, au Sahara algérien, que les Italiens de la société Bonifiche Ferraresi (BF) ont débuté la semence de plusieurs hectares de blé, concrétisant ainsi un accord-cadre signé en juillet 2024 à Alger avec le ministère algérien de l’Agriculture et du Développement rural.
Ce projet s’étale sur une superficie de 36 000 hectares qui seront dédiés à «la production de blé, lentilles, haricots secs et pois chiches et à la construction d’unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires», rapporte le média algérien TSA.
La Russie, principal exportateur de blé vers l’Algérie
Suite à la crise diplomatique déclenchée par les propos du président français, Emmanuel Macron, sur le Sahara occidental en juillet dernier au Maroc, l’Algérie a drastiquement réduit ses importations de blé de France.
En 2018, la France fournissait à l’Algérie 5,4 millions de tonnes de grains, soit 80 à 90% de ses besoins. Ce volume a été divisé par 13 en 2024, soit 400 000 tonnes seulement. «En 2025, les professionnels s’attendent à ce que ça soit 0, rien du tout, rien», a fait savoir la journaliste française Emmanuelle Ducros sur les ondes d’Europe 1.
Les autorités algériennes ont depuis choisi la Russie pour assurer l’importation de 90% de ses besoins en blé. En 2024, l’Algérie a importé 2,8 millions de tonnes de blé russe, selon les chiffres du centre russe d’analyse Rusagrotrans, relayé par le média Agrialgérie. En 2021-2022, ce volume ne dépassait pas 500 000 tonnes.