Est de la RDC : des explosions lors d'un meeting du M23 à Bukavu

Des explosions ont retenti ce 27 février sur la Place de l’Indépendance à Bukavu, dans l’est de la RDC, alors que Corneille Nangaa et d’autres dirigeants de l’alliance rebelle AFC/M23, terminaient leur meeting. Le bilan exact n’est pas encore connu. La ville de Bukavu est sous occupation des rebelles, soutenus par le Rwanda, depuis plusieurs jours.

Des explosions ont eu lieu ce 27 février lors d'un meeting du groupe rebelle M23 tenu sur la Place de l’Indépendance dans la ville de Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). L'événement, organisé par les dirigeants de l'Alliance du Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire à laquelle appartient le M23, a été perturbé par ces déflagrations, entraînant la panique parmi les participants et faisant plusieurs morts et blessés.

Au moins quatre corps ont été aperçus sur les lieux, rapporte le portail d’information congolais Actualité CD, citant des témoins. La nature des explosions n’a pas encore été déterminée et aucun bilan officiel n’a pour l’heure été communiqué.

Des vidéos et des photos partagées sur les réseaux sociaux montrent la foule fuyant le lieu de la réunion, avec des corps ensanglantés au sol. Les explosions se sont produites alors que les dirigeants, notamment le coordonnateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, quittaient le podium.

Corneille Nangaa a accusé le président congolais, Félix Tshisekedi, d'avoir ordonné l'attaque, bien qu'aucune preuve n'ait été fournie pour étayer cette affirmation.

Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, est tombée aux mains de l’AFC/M23, un groupe politico-militaire soutenu par le Rwanda, depuis le 14 février dernier.

Offensive d’envergure

Le groupe rebelle mène depuis le début de l’année une offensive d’envergure, capturant des villes clés de la région, dont Bukavu et Goma. L’escalade récente des combats a entraîné la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers d'habitants, aggravant la crise dans l'est du pays.

Alors que l’armée de Kinshasa, appuyée par la mission de la Communauté d'Afrique australe (SAMIDRC) et celle de l’ONU (Monusco), tente de contenir les rebelles, les efforts diplomatiques, tels que le processus de Luanda parrainé par l’Angola ou les récentes tentatives de médiation du Kenya, peinent à produire des résultats concrets face à l'absence de coopération du Rwanda.

La RDC est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, particulièrement actif dans l’est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement.