Pétrole : le Nigeria menace de refuser les permis d'exportation pour non-respect des quotas des raffineries locales
Le régulateur pétrolier du Nigeria bloque les permis d'exportation de pétrole pour les compagnies pétrolières, y compris internationales, qui ne remplissent pas les quotas de raffinage comme l’exige la loi nigériane sur l'industrie pétrolière.
Au Nigeria, la Commission de régulation du pétrole en amont (NUPRC) a déclaré le 3 février qu'elle refuserait les permis d'exportation pour les cargaisons de pétrole des producteurs qui ne respectaient pas leur quota d'approvisionnement stipulé pour les raffineries locales, y compris la raffinerie Dangote, la plus grande raffinerie d'Afrique.
«Le détournement de cargaisons de brut destinées aux raffineries nationales est une violation de la loi et de la commission. La NUPRC refusera dorénavant les permis d'exportation pour les cargaisons de brut destinées aux raffineries nationales», a déclaré le chef de la NUPRC, Gbenga Komolafe, cité par les médias locaux.
Cet avertissement fait suite à des différends entre raffineurs de pétrole et producteurs concernant la mise en œuvre de la politique d'«Obligation d'approvisionnement en brut national» (DCSO), prévue par la loi sur l’industrie pétrolière, et qui oblige les producteurs de pétrole, y compris les compagnies pétrolières internationales, à consacrer des volumes spécifiques de brut aux raffineries locales avant d'exporter.
Bras de fer entre raffineurs et producteurs
Alors que les raffineurs ont reproché aux producteurs de ne pas avoir honoré leurs obligations en matière d'approvisionnement et de préférer vendre leur brut à l'étranger, les producteurs ont déclaré que les raffineurs proposaient des prix insuffisants, ce qui les obligeait à explorer d'autres marchés.
Cette situation a incité la raffinerie Dangote à demander à l'autorité de régulation de faire respecter la loi. Pour la première moitié de 2025, les raffineries nigérianes affirment avoir besoin de 770 500 barils de brut par jour, la raffinerie Dangote prévoyant un besoin de 550 000 barils par jour, selon un calendrier publié par le régulateur pétrolier.
Malgré ses immenses ressources pétrolières, le Nigeria est confronté depuis plusieurs mois à une pénurie de carburant et doit importer une grande partie de sa consommation locale, les principales raffineries du pays tournant au ralenti en raison de leur vétusté et d'une mauvaise gestion, déplorent régulièrement les médias locaux.