Premier anniversaire du retrait de la Cédéao : festivités populaires à Ouagadougou, meeting «gigantesque» à Niamey
Ouagadougou, Niamey et Bamako célèbrent en grande pompe «l’An 1» de leur sortie de la Cédéao. Les trois pays, désormais confédérés au sein de l’AES multiplient les décisions favorisant le développement de cette confédération naissante.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, désormais confédérés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont organisé ce 28 janvier une série de manifestations dans leurs capitales respectives et dans diverses régions, pour commémorer le premier anniversaire de leur sortie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Les festivités officielles, initiées par les autorités des trois pays, ont été notamment marquées par une forte mobilisation populaire, selon les rapports de presse locaux et les images relayées dans les réseaux sociaux.
À Ouagadougou, des milliers de personnes se sont rassemblées à la Place de la Nation, lors de la célébration solennelle marquée notamment par la montée des couleurs des trois pays membres de l’AES, en présence du Premier ministre burkinabè Jean-Emmanuel Ouédraogo et d’autres membres du gouvernement. En marge de l’événement, des manifestants ont matérialisé la «mort» de la Cédéao en brandissant un cercueil sous les cris de «à bas la Cédéao» et «vive l'AES», a rapporté la presse locale.
Celle-ci a fait état, à Niamey, d’un «meeting populaire géant» marqué par des animations musicales en lien avec la souveraineté et des discours prononcés par diverses personnalités. «Ils étaient des milliers de manifestants à répondre à l’appel des structures de la société civile, syndicats, étudiants et scolaires à cette marche suivie de meeting dont le point de départ a été la Place Toumon pour la Place de la Concertation, lieu de l’activité», a rapporté l’agence de presse d’État ANP.
Une décision «irréversible»
À l’instar de Niamey et Ouagadougou, la capitale malienne Bamako a également connu des célébrations similaires, quoique plus réduites en raison du contexte sécuritaire.
Le 28 janvier 2024, les chefs d'État du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient annoncé le retrait de leurs pays de la Cédéao, justifiant leur décision «irréversible» par l’ingérence de puissances étrangères, la non-assistance dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les sanctions de cette organisation dont ils étaient membres.
Le 6 juillet de la même année, Bamako, Ouagadougou et Niamey ont acté la création de la Confédération de l’AES dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023. Les trois chefs d’État multiplient depuis les mesures et les décisions favorisant le développement de cette confédération naissante.
Malgré leur retrait, les trois pays de l’AES ont récemment aboli les visas pour les ressortissants des pays de la Cédéao, justifiant leur décision par les «liens séculaires entre les peuples d’Afrique» et par l’«esprit de fraternité, de solidarité et d'amitié».