Le Rwanda déploie le CAB-LA, une avancée majeure dans la lutte contre le VIH
Le Rwanda introduit le CAB-LA, un médicament injectable préventif contre le VIH recommandé par l’OMS. Ce traitement, destiné aux populations à risque, marque une nouvelle étape dans les efforts du pays pour réduire les infections et combattre les stigmas liés au VIH.
Le Rwanda s’apprête à administrer ses premières doses de CAB-LA, un médicament préventif contre le VIH à action prolongée, avant la fin de l’année 2024. Ce traitement, déjà introduit en Zambie plus tôt dans l’année, remplace les pilules PrEP orales grâce à sa forme injectable, nécessitant une administration bimensuelle.
Le docteur Basile Ikuzo, directeur de l’unité de prévention contre le VIH au Rwanda, a souligné les avantages du CAB-LA dans un entretien avec RFI Afrique le 24 décembre : «Certains, qui utilisent les PrEP orales, ratent des doses et donc réduisent l’efficacité du traitement. Avec les injections, nous espérons voir une amélioration dans l’adhésion au traitement, son efficacité, et réduire les stigmas».
Une introduction progressive et ciblée
L’administration du CAB-LA débutera dans deux établissements de Kigali, avec environ 1 000 doses disponibles dans un premier temps. «Nous effectuerons un suivi d’un an pour évaluer le taux d’acceptabilité et l’impact, avant d’envisager une extension au reste du pays», a expliqué le docteur Ikuzo cité par Medafrique.
Le traitement cible principalement les populations les plus exposées au VIH, comme les travailleurs du sexe et les partenaires de personnes séropositives. Actuellement, plus de 10 000 personnes suivent un traitement PrEP au Rwanda, selon les données des autorités sanitaires locales.
Des efforts nationaux cohérents contre le VIH
Avec un taux de prévalence stable autour de 3%, le Rwanda est reconnu pour ses efforts soutenus en matière de prévention et de dépistage. Selon le ministère de la Santé, ces initiatives ont permis de réduire de moitié les nouvelles infections en moins de 15 ans. L’introduction du CAB-LA s’inscrit dans cette stratégie globale et ambitieuse.
L’ONUSIDA estime qu’environ 230 000 personnes vivent actuellement avec le VIH au Rwanda. Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH 2018-2024 vise à éradiquer l’épidémie d’ici 2030, grâce à des approches locales et internationales adaptées.
Un médicament prometteur
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le CAB-LA, administré en intramusculaire, nécessite deux premières injections à quatre semaines d’intervalle, suivies d’injections bimensuelles. Ce médicament a prouvé son efficacité et sa sécurité chez les populations à risque, comme le confirment des données publiées par l’OMS, citées par Africa Radio ce 26 décembre.
En réduisant les contraintes liées aux traitements quotidiens et en renforçant l’efficacité de la prévention, le CAB-LA représente une avancée majeure dans la lutte contre le VIH. Il s’inscrit également dans une dynamique de renforcement de la santé publique en Afrique, où plusieurs pays cherchent à adopter des stratégies innovantes contre le VIH. Après la Zambie, le Rwanda démontre une fois de plus sa capacité à mettre en œuvre des solutions modernes et adaptées à ses réalités.