Mali : l'armée reprend le contrôle d'In-Afarak, des terroristes visent les villageois dans le centre du pays
L’armée malienne a annoncé avoir repris le 22 juillet le contrôle de la ville d’In-Afarak, dans la région de Kidal. À Dembo, 25 personnes au moins ont trouvé la mort le 21 juillet dans une attaque qui n’a pas été revendiquée mais qui pourrait être due à une organisation terroriste proche d’Al-Qaïda.
L’armée malienne a indiqué le 22 juillet avoir pris le contrôle d'un important carrefour commercial dans la région de Kidal. La ville d’In-Afarak, située à environ 122 kilomètres de Tessalit au nord-est du pays et haut-lieu de trafics, est un centre stratégique pour le ravitaillement de Tombouctou et de Gao.
Selon un communiqué de l'état-major malien, In-Afarak a été reprise alors que cette localité était aux mains de groupes rebelles depuis 12 ans. C’est avec une «importante colonne de véhicules militaires lourdement armés, dont des blindés, que les soldats maliens ont fait leur entrée dans In-Afarak», précise le site d’information Actuniger.
Les groupes rebelles auraient ainsi pris la fuite sans combattre et se seraient repliés à une dizaine de kilomètres. Un an après la chute de Kidal, occupée par la rébellion touareg de 2012 à 2023, c’est donc une autre ville qui revient dans le giron de Bamako.
Exactions contre des villages isolés
Plus au sud, dans le centre du pays, des exactions sont signalées depuis plusieurs jours. Un groupe armé a attaqué des villageois, dont la plupart travaillaient sur leurs terres agricoles à Dembo, un petit village du centre du Mali à proximité de la frontière avec le Burkina Faso. En tout, 25 personnes ont été tuées, mais aucune revendication n’a été faite.
Selon le média français RFI le 21 juillet, des sources locales attribueraient ces faits au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda, très actif dans de nombreux villages du secteur.
Parmi les victimes se trouvent aussi quatre chasseurs dozos qui ont tenté de défendre les habitants des attaques djihadistes.
Des attaques à répétition dans le secteur
Le 21 juillet, un autre village de la région, Sogou Dorkoum, a été attaqué, mais aucune victime n’a été recensée. En revanche des pillages ont eu lieu, notamment d’animaux.
Le 19 juillet, c’est le village de Deguessagou qui avait subi une attaque lors de laquelle deux chasseurs dozos qui surveillaient les champs avaient été tués.
Le 16 juillet, les villages de Bagourou et Yabatalou avaient également été attaqués et des pillages avaient été perpétrés. Le mois de juillet est celui des semis dans la région de Mopti au Mali et les assaillants profitent de la dispersion des populations locales dans les champs pour les attaquer.
Au début du mois, 21 villageois avaient été tués à Djiguibombo au cours d’une attaque attribuée au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans à l’occasion d’un mariage. L’organisation s’attaque aux communes qui ont refusé de conclure des accords avec elle.
Les groupes terroristes maliens mènent ainsi des offensives depuis plusieurs semaines dans le centre du pays en privilégiant des attaques contre des villages isolés et les forces de sécurité. Par ailleurs, depuis le mois de janvier, l’accord de paix dit «Accord d’Alger» de 2015 conclu avec les rebelles touaregs actifs dans le nord du pays a pris fin, aggravant la situation sécuritaire du pays.