Hyundai revient en Algérie quatre ans après la fermeture de sa première usine
Quatre ans après la fermeture de sa première usine de montage, dans la foulée de l’arrestation de son partenaire local pour corruption, le constructeur automobile Hyundai prévoit de revenir sur le marché algérien avec une nouvelle unité industrielle. Le géant sud-coréen se dit disposé à produire cinq modèles de véhicules.
Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai prévoit d’implanter une usine en Algérie pour fabriquer des voitures touristiques et des véhicules utilitaires, a annoncé le ministère algérien de l’Industrie dans un communiqué publié le 8 juillet.
Le ministre algérien de l’Industrie Ali Aoun a reçu, le même jour, une délégation de responsables de la compagnie Hyundai et de l’Entreprise commerciale omanaise (OTE Group), en vue de présenter le projet de fabrication automobile de la marque Hyundai en Algérie, a souligné le communiqué.
Lors de cette rencontre, ajoute la même source, le ministre a écouté un exposé détaillé présenté par le responsable de la société Hyundai de la région Proche-Orient et Afrique du Nord (MENA), Tarek Mosaab. Le projet «entrera dans le cadre de la politique du gouvernement algérien, visant à créer une véritable industrie automobile, avec la réalisation d’un taux d’intégration considérable», a-t-il précisé.
Dans le détail, la conception du projet prendra en compte dès le départ la création d’une ligne de construction de carrosseries et d’une ligne de peinture automobile. Trois modèles de voitures de tourisme de la marque Hyundai seront produits également, en plus de deux types de véhicules utilitaires, voire des véhicules électriques.
Concernant le choix du terrain, le ministre a souligné «la nécessité d’accélérer l’enregistrement sur la plateforme numérique dédiée à cet effet dans les plus brefs délais à l’effet de concrétiser ce projet», selon le communiqué.
Une première usine de montage fermée en 2020
En 2017, Hyundai avait inauguré une usine de montage de véhicules d’une capacité de 100 000 unités par an à Tiaret, dans le nord-ouest de l’Algérie.
Cette usine a été fermée en 2020, à la suite de l’arrestation de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, le partenaire algérien du constructeur sud-coréen, dans le cadre d’une campagne anti-corruption lancée par les autorités après la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, sous la pression de la rue.
Menée au nom de la lutte contre la «grande corruption», cette opération a provoqué un arrêt total du secteur automobile en Algérie à partir de 2020. Les usines et les concessionnaires ont été fermés, et une nouvelle réglementation a été adoptée en novembre 2022.
En mars 2023, le secteur de l'automobile a pris un nouvel essor quand l’Algérie a rouvert son marché automobile, en octroyant des autorisations à des constructeurs automobiles issus de pays avec lesquels elle a renforcé les relations économiques et politiques ces dernières années, notamment l’Italie et la Chine mais également la Corée du Sud.
Plusieurs marques se bousculent depuis pour ce marché prometteur. Certaines d'entre elles s'intéressent à ce marché pour vendre leurs véhicules produits à l'étranger, d'autres projettent de s’installer dans le pays pour produire leurs voitures localement.