Tunisie-Burkina Faso : un partenariat «gagnant-gagnant» pour booster les relations économiques
À l’occasion d’un Forum économique tuniso-burkinabé à Ouagadougou, la Tunisie et le Burkina Faso ont exprimé leur volonté de booster leur coopération économique dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine ZLECAF. Un accord de partenariat a été signé par les patronats des deux pays.
La Tunisie et le Burkina Faso ont l’objectif commun d’apporter une «nouvelle dynamique» à leur processus de coopération, visant à établir un «partenariat gagnant-gagnant», a martelé le 1er juillet le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar depuis Ouagadougou au Burkina Faso, où il a été accueilli par le ministre burkinabé de l’Économie Serge Poda.
Ensemble, les deux responsables ont lancé les travaux du Forum économique tuniso-burkinabé, qui réunit depuis le 1er juillet pas moins de 90 acteurs économiques burkinabés et une délégation composée d’une dizaine d’hommes d’affaires tunisiens, conduite par Samir Majoul, le président de la plus grande organisation patronale du pays UTICA, rapporte l’agence officielle tunisienne TAP relayée par la presse des deux pays.
En marge du forum, un accord de coopération a été signé entre l’UTICA et le patronat burkinabé, et des rencontres bilatérales (B2B) ont été notamment organisées entre les acteurs économiques des deux pays. S’adressant aux hommes d’affaires des deux pays, le chef de la diplomatie tunisienne a appelé à profiter de cette occasion pour établir des «partenariats solides» et investir dans des «projets innovants».
«D’égal à égal»
Cités par un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères, les deux ministres ont exprimé leur volonté d’explorer de nouvelles opportunités de coopération dans plusieurs domaines «vitaux», tels que l’énergie, les technologies de communication et le tourisme. L’occasion pour les deux pays de «tirer profit des avantages offerts» par leur adhésion à la zone de libre-échange continentale africaine ZLECAF.
«La Tunisie respecte les décisions souveraines du Burkina Faso», a fait remarquer le chef de la diplomatie tunisienne, appelant à faciliter les démarches administratives et à créer un climat propice aux investissements, afin de booster les échanges économiques entre les deux pays. «La Tunisie souhaite établir un partenariat d’égal à égal et bénéfique avec le Burkina Faso», a insisté le ministre Ammar.
Pour sa part, le ministre burkinabé des Affaires étrangères a relevé que son pays aspirait à tirer davantage profit de l’expertise tunisienne dans les domaines «vitaux» et «stratégiques» qui contribueront à «l’édification d’un avenir prometteur pour les deux parties».
Les secteurs de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la santé, des technologies de la communication et des travaux publics figurent parmi les secteurs concernés, précise le communiqué de la diplomatie tunisienne, relayé par les médias des deux pays.
Partenaires commerciaux
Le Burkina Faso est l'un des partenaires commerciaux les plus importants de la Tunisie en Afrique subsaharienne.
À hauteur de 28 millions de dollars, Ouagadougou est le cinquième client africain de la Tunisie, avec 4,6% des exportations tunisiennes dans le continent, selon les derniers chiffres du Centre de promotion des exportations (CEPEX). Les principales exportations comprennent des produits électriques, des matériaux de construction et des produits alimentaires.
Depuis 1964, les liens entre les deux pays n’ont cessé de se renforcer, marqués par des initiatives de coopération économique, politique et culturelle significatives. Symbole de la coopération tuniso-burkinabé, la société tunisienne Soroubat joue depuis plusieurs années un rôle important dans la construction de routes et d’infrastructures au Burkina Faso.
Le développement des relations bilatérales a conduit à la création en 1993 de la grande commission mixte de coopération. La Tunisie a également facilité les échanges en exemptant les Burkinabés de visa en 2013 et en ouvrant une ambassade à Ouagadougou en 2016.