Burkina Faso : une mosquée et une église attaquées, plusieurs dizaines de morts
- Avec AFP
Plusieurs dizaines de fidèles musulmans ont été tués le 25 février dans une «attaque d'envergure» contre une mosquée à Natiaboani, dans l'est du Burkina Faso, le même jour qu'une autre attaque meurtrière contre des catholiques rassemblés dans une église.
«Des individus armés ont attaqué une mosquée à Natiaboani le 25 février aux environs de 5h (locales et GMT), faisant plusieurs dizaines de morts», a déclaré ce 26 février à l'AFP une source sécuritaire. «Les victimes sont toutes musulmanes, majoritairement des hommes qui s'étaient réunis à la mosquée» pour prier, a pour sa part indiqué un habitant de la localité interrogé par téléphone.
Selon une autre source locale, «les terroristes sont entrés dans la ville au petit matin. Ils ont encerclé la mosquée et tiré sur les fidèles qui s'y trouvaient pour la première prière du jour, plusieurs d'entre eux ont été abattus dont un important leader religieux».
«Les éléments du détachement militaire et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée) ont également été pris pour cible par ces hordes venues en grand nombre», a indiqué la même source, évoquant une attaque d'envergure au regard du nombre des assaillants qui ont également fait d'importants dégâts matériels».
Natiaboani est une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres au sud de Fada N'Gourma, chef-lieu de la région de l’Est, régulièrement visée par des attaques de groupes armées depuis 2018.
Catholiques et militaires visés
Des mosquées et des imams ont déjà été la cible d'attaques attribuées aux djihadistes. Ces attaques ont aussi parfois visé des églises dans ce pays où les enlèvements de religieux chrétiens se sont également multipliés.
Le même jour que l'attaque contre la mosquée, au moins 15 fidèles ont été tués et deux blessés par des djihadistes présumés en pleine messe dans une église catholique, dans le nord du Burkina, selon le vicaire général du diocèse de Dori, l'abbé Jean-Pierre Sawadogo.
Plusieurs autres attaques ont également eu lieu le 25 février, notamment contre le détachement militaire de Tankoualou (est), contre le 16e Bataillon d'intervention rapide (Bir) près de Kongoussi (nord) et le bataillon mixte dans la zone de Ouahigouya (nord).
«La riposte des éléments à ces différentes attaques, appuyés par des vecteurs aériens», a permis de «neutraliser plusieurs centaines de terroristes», selon des sources sécuritaires.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences djihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait près de 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés.