Crise au Sénégal : colère de l’opposition après la mort de deux jeunes lors de manifestations

- Avec AFP

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Crise au Sénégal : colère de l’opposition après la mort de deux jeunes lors de manifestations© GUY PETERSON Source: AFP
Les gendarmes nettoient les incendies d'une route après des affrontements avec la police en marge d'une manifestation contre le retard de dernière minute des élections présidentielles à Dakar le 9 février 2024 (photo d'illustration).
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Le Sénégal, secoué depuis plusieurs jours par le report controversé de l'élection présidentielle, s'enfonce ce 10 février dans la crise après des manifestations au cours desquelles deux jeunes hommes ont été tués.

La mort de deux jeunes hommes au Sénégal, lors de manifestations réprimées le 9 février par les forces de l’ordre, a suscité une vague d'indignation dans l'opposition. «Nous prenons à témoin la communauté régionale et internationale, face aux dérives de ce pouvoir finissant» du président Macky Sall, a réagi Khalifa Sall, l'un des principaux candidats à la présidentielle. Thierno Alassane Sall, un autre candidat, a protesté sur X contre la «répression brutale inacceptable».

Le pays a été vivement ému par la mort dans la ville historique de Saint-Louis (nord) d'Alpha Yoro Tounkara, 22 ans, étudiant en deuxième année de licence de géographie. Des centaines d'étudiants de l'université Gaston Berger, où il étudiait, ont veillé dans la nuit du 9 au 10 février, priant pour lui. «Il était non seulement un brillant étudiant, mais aussi un camarade aimé et respecté. Sa présence chaleureuse et son enthousiasme contagieux manqueront à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître», a écrit Cheikh Ahmadou Bamba Diouf, président du club de géographie de l'université.

Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues, mais une enquête a été ouverte, a indiqué le procureur de la République de Saint-Louis. Le ministre de l'Intérieur a affirmé dans un communiqué «que les forces de défense et de sécurité ne sont pas intervenues dans le Campus universitaire où le décès est survenu».

Modou Gueye, 23 ans, est la deuxième victime des manifestations. Il était marchand ambulant à Colobane, un quartier animé de Dakar, où il vendait des maillots et des drapeaux. «Il y a eu des tirs de grenades lacrymogènes, et ensuite on est allé à la gare du TER de Colobane pour rentrer», a raconté à l'AFP son frère, Dame Gueye. «C’est là-bas qu'un gendarme lui a tiré une balle réelle dans le ventre», a-t-il affirmé. «C’est moi qui lui ai tenu son sac quand il est tombé», a-t-il dit. «Il a subi deux opérations cette nuit et malheureusement, il a succombé à ses blessures ce matin», a précisé à l'AFP, Mbagnick Ndiaye, son beau-frère.

L'appel à protester diffusé sur les réseaux sociaux

L'information n'a pas été confirmée par les autorités. Des images diffusées sur les réseaux sociaux font craindre de nombreux blessés. Le 9 février, des manifestations d'ampleur contre le report des élections et le président Macky Sall ont eu lieu dans tout le pays, notamment à Dakar, mais elles ont été aussitôt dispersées par les forces de sécurité.

Dans la capitale, la police a fait un usage abondant de gaz lacrymogènes pour tenir à distance les personnes qui cherchaient à se rassembler aux abords de la place de la Nation. Des manifestants ont riposté en lançant des pierres et en érigeant des barricades avec des objets de fortune. L'appel à protester avait été diffusé sur les réseaux sociaux, sans possibilité de déterminer précisément qui en était à l'initiative. De telles manifestations sont généralement interdites dans le pays.

Le Sénégal a été régulièrement secoué depuis 2021 par des épisodes de contestation liés à des procédures judiciaires contre l'un des principaux opposants, Ousmane Sonko, aujourd'hui incarcéré, avec des dizaines de personnes tuées et des centaines arrêtées.

Nouvelle manifestation prévue le 13 février

Ce nouvel épisode de troubles ouvre une période d'incertitude dans le pays une semaine après l'annonce par Macky Sall du report sine die de la présidentielle, initialement prévue le 25 février. L'Assemblée nationale a approuvé le 5 février un ajournement au 15 décembre, après avoir expulsé par la force les députés de l'opposition. Elle a aussi voté le maintien de Macky Sall au pouvoir jusqu'à la prise de fonctions de son successeur, vraisemblablement début 2025. Son deuxième mandat expirait officiellement le 2 avril.

Ce report a soulevé une indignation largement partagée sur les réseaux sociaux. L'opposition crie au «coup d'État constitutionnel». Les partenaires internationaux du Sénégal ont marqué leur préoccupation et appelé à organiser des élections le plus rapidement possible. Une nouvelle manifestation lancée par un collectif de la société civile, Aar Sunu Election («Protégeons notre élection»), est prévue le 13 février.

Face à la répression, «il faut une stratégie de lutte citoyenne. La désobéissance civile est une arme que l'on va utiliser pour mettre ce pays à l'arrêt et rétablir la légalité constitutionnelle», a déclaré ce 10 février à l'AFP Malick Diop, co-coordinateur du collectif. La veille, des débrayages dans les écoles ont été massivement suivis et les imams ont été invités à dénoncer la situation politique dans leur prêche lors de la grande prière.

Le report de la présidentielle est perçu par l'opposition comme une manigance pour éviter la défaite du candidat du camp présidentiel, voire pour maintenir le président Sall à la tête du pays encore plusieurs années, ce qu'il dément. Face à l'une des plus graves crises politiques des dernières décennies, Macky Sall a dit vouloir engager un processus «d'apaisement et de réconciliation», répétant qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat à la tête du pays.

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