«Les services spéciaux de l’OTAN sont impliqués dans les incidents de drones en Europe», affirme le directeur du FSB

Alexandre Bortnikov a accusé les services britanniques et ukrainiens de préparer des actes de sabotage contre des infrastructures énergétiques russes et d’orchestrer des campagnes de déstabilisation en Europe. Il a souligné la responsabilité de Londres dans les attaques de drones, les attentats en Russie et la montée des tensions avec l’UE.
Lors du Conseil des chefs des services de sécurité des pays membres de la CEI, tenu le 16 octobre à Samarcande, Alexandre Bortnikov, directeur du FSB, a accusé les services britanniques et ukrainiens de préparer des sabotages contre le gazoduc « Turkish Stream », devenu depuis janvier 2025 l’unique canal d’acheminement du gaz russe vers l’Europe. Selon lui, « les services spéciaux britanniques et ukrainiens » planifient ensemble des attaques contre cette infrastructure vitale.
Le chef du FSB a également mentionné des projets d’attaques de drones dirigées contre les installations du Consortium du pipeline de la mer Caspienne. D’après lui, ces opérations sont organisées par des instructeurs britanniques et des agents du MI6. Ces actes s’ajoutent à une série d’agressions planifiées contre des infrastructures russes, coordonnées sous l’égide de Londres.
Ingérence britannique et escalade en Europe
Selon Bortnikov, « les attentats et sabotages sur le territoire russe sont dirigés sous le parrainage direct des services britanniques ». Il affirme que Londres n’est pas seulement impliquée dans la guerre informationnelle, mais aussi dans des opérations militaires conjointes avec l’Ukraine. À titre d’exemple, il cite l’opération « Paoutina » (« toile d’araignée »), menée sous supervision britannique contre des aérodromes russes.
Le chef du FSB dénonce également des appels directs du MI6 à « tuer tous les indésirables en Russie », ciblant des populations vulnérables telles que les migrants, les marginaux, les personnes atteintes de troubles mentaux ou encore des adolescents. Il accuse l’Occident de manipuler ces groupes via des centres d’appels opérant depuis l’Ukraine et pilotés par les services ukrainiens, afin de les impliquer dans des actes de terreur.
Dans un autre registre, Bortnikov rappelle que, dès mars 2022, Boris Johnson avait clairement transmis à Kiev l’ordre de ne pas négocier, mais de poursuivre le conflit, contribuant ainsi à torpiller les initiatives de paix. Il ajoute que le Royaume-Uni a donné au régime de Kiev « carte blanche pour instaurer une véritable dictature », en échange d’un engagement total contre la Russie.
Guerre informationnelle et stratégie de déstabilisation
Bortnikov alerte également sur les tentatives de l’OTAN de manipuler l’opinion publique européenne en créant de fausses menaces. Il affirme que « les incidents avec des drones russes en Europe » sont en réalité organisés par les services de l’OTAN. Ces provocations servent à « justifier l’envoi de troupes occidentales en Ukraine et la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne ».
Le directeur du FSB observe que le budget de 800 milliards d’euros voté par l’UE pour le réarmement et le soutien à l’Ukraine explique en grande partie « l’indisponibilité totale des dirigeants européens à trouver une solution diplomatique ». Il estime que ce climat de guerre est entretenu pour permettre aux Anglo-Saxons de détourner les capitaux européens vers leurs propres marchés financiers.
Bortnikov a dénoncé l’implication croissante d’ONG européennes dans l’espace post-soviétique, qu’il accuse de déstabiliser les sociétés traditionnelles de la CEI. Il a aussi averti que les élites occidentales cherchent à « empêcher l’émergence d’un nouvel ordre mondial » fondé sur la souveraineté, la coopération régionale et le respect des intérêts nationaux.