De la foi au fardeau : le poids du dogme écologique européen

De la foi au fardeau : le poids du dogme écologique européen Source: Sputnik
Igor Sétchine, secrétaire exécutif de la commission aux questions de stratégie de développement du complexe carburo-énergétique et de la sécurité écologique et PDG de Rosneft.
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Le PDG de Rosneft, Igor Sétchine, a dénoncé l'approche idéologique de l'Europe face à la transition écologique, appelant à un modèle hybride plus réaliste, fondé sur les performances concrètes et les limites technologiques actuelles, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Igor Sétchine, secrétaire exécutif de la commission aux questions de stratégie de développement du complexe carburo-énergétique et de la sécurité écologique et PDG de Rosneft, a critiqué la stratégie européenne en matière de transition écologique. Selon lui, les décideurs européens manquent de courage pour admettre les limites de leur modèle, fondé sur des énergies renouvelables encore peu efficaces.

Il a dénoncé un engouement irréfléchi pour le concept de neutralité carbone, qui pourrait entraîner une véritable régression énergétique. Les capacités de production solaire et éolienne, selon lui, sont largement inférieures à celles du nucléaire, du gaz, du charbon ou encore du pétrole. « Les politiques européens manquent de courage pour l’avouer publiquement. Leur croyance aveugle en la transition verte ressemble à une dépendance », a-t-il souligné.

Il a opposé à la stratégie européenne la position des États-Unis, plus pragmatique dans la gestion de la transition : « L’annulation de subventions pour l’énergie verte aux États-Unis montre que ce pays, à la différence de l’Union européenne, revient à une politique pragmatique. La stratégie irréfléchie de refus de la production d’énergie traditionnelle a fait que le coût de l’électricité en Europe est cinq fois plus élevée aujourd’hui qu’aux États-Unis. »

Une réalité technologique et économique ignorée

L'un des points centraux de son intervention concerne l'hydrogène. Si cette technologie suscite depuis des années de grands espoirs, sa production reste coûteuse et marginale : moins de 1 % de l'hydrogène produit est bas carbone, tandis que l'hydrogène dit « gris », plus abordable, entraîne des émissions de CO2 supérieures à celles du cycle complet de la production de carburants classiques. Le coût de production de l'hydrogène vert s'élève entre 200 et 400 dollars par baril équivalent pétrole, ce qui le rend non compétitif. Selon une étude de Deloitte, cité par Igor Sétchine, l'adoption à grande échelle de ce type de carburant pourrait coûter près de 10 000 milliards de dollars d'ici 2050.

Il a également noté que certaines idées, bien que théoriquement intéressantes, comme l'énergie solaire spatiale (via satellites à panneaux photovoltaïques), n'étaient pas viables. Un seul satellite, selon Roland Berger, également cité par le PDG de Rosneft, coûterait plus de 30 milliards d'euros et il n'existe à ce jour aucune technologie capable de transférer efficacement cette énergie vers la Terre.

La numérisation croissante est aussi pointée du doigt. Le minage de cryptomonnaies, notamment le bitcoin, entraîne une consommation d'énergie à l'échelle nationale. D'après Igor Sétchine, la consommation électrique du bitcoin dépasse désormais celle de la Pologne.

Dans ce contexte, il a plaidé pour une approche hybride qui intégrait de manière pragmatique les sources énergétiques traditionnelles et renouvelables. Il a reconnu l'utilité de poursuivre les recherches sur les technologies bas carbone, mais alerté contre les choix idéologiques qui fragiliseraient la stabilité énergétique mondiale.

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