Pékin tourne le dos au pétrole américain, Moscou se positionne
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Face à la guerre commerciale sino-américaine, la Russie propose d’augmenter ses livraisons de pétrole à la Chine et se dit prête à couvrir l’ensemble de ses besoins. Pékin, guidé par ses intérêts, pourrait réduire drastiquement ses importations de brut américain.
La Russie a exprimé sa volonté de renforcer ses livraisons de pétrole à la Chine, sur fond de tensions commerciales croissantes entre Pékin et Washington. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, a affirmé que Moscou était disposé à fournir à son partenaire asiatique tout le volume de brut qu’il serait capable d’absorber.
« Nous sommes prêts à fournir autant de pétrole que la Chine peut en consommer », a-t-il déclaré, ajoutant que Pékin resterait libre de ses choix énergétiques, en fonction de ses propres priorités. « Je pense que la Chine agira en se basant avant tout sur ses intérêts nationaux. Si ces derniers exigent l’achat de pétrole alors, bien sûr, la Chine le fera, mais il s’agira du choix de nos amis chinois », a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient alors que, selon les données officielles des douanes chinoises, les importations de pétrole russe ont reculé de 12,6 % entre janvier et février 2025 par rapport à l’année précédente, atteignant 15,47 millions de tonnes. En valeur, ces importations se sont contractées de 17,5 % pour s’établir à 8,36 milliards de dollars. Malgré cette baisse, la Russie reste le premier fournisseur de brut de la Chine, devant l’Arabie saoudite (11,65 millions de tonnes, -13,5 %) et l’Irak (10,3 millions de tonnes).
Le contexte commercial tendu avec les États-Unis joue un rôle clé dans ces évolutions. Le 2 avril, le président américain Donald Trump a annoncé une série de droits de douane pouvant atteindre 50 % sur les importations en provenance de 185 pays, dont la Chine. Pékin a immédiatement riposté en augmentant ses propres taxes sur les produits américains. Au 12 avril, les droits de douane américains sur les produits chinois atteignaient 145 %, tandis que la Chine imposait des taxes allant jusqu’à 125 %.
Par ailleurs, la Chine a déposé deux plaintes contre les mesures américaines auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans ce climat de confrontation, les importations chinoises de pétrole américain pourraient tomber à zéro. Selon Bloomberg, ces importations sont déjà devenues marginales, ne représentant qu’environ 1 % des volumes totaux au début de 2025. Pour les analystes de Vortexa Ltd., ce brut américain n’est pas indispensable à Pékin. Une situation qui pourrait renforcer la position de la Russie comme fournisseur clé.
