Le transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine est complètement arrêté
Gazprom, société gazière russe, a annoncé l'arrêt du transit de gaz russe à travers l'Ukraine dès le 1er janvier 2025, à la suite du refus de Kiev de prolonger les accords sans lesquels la livraison du gaz devient techniquement et juridiquement impossible.
«En raison du refus répété et explicite de la partie ukrainienne de prolonger ces accords, Gazprom a été privé de la possibilité technique et juridique de fournir du gaz pour le transit à travers l'Ukraine à partir du 1er janvier 2025. Depuis 08h00, heure de Moscou, la fourniture de gaz russe pour son transport à travers le territoire de l'Ukraine n'est pas effectuée», indique le communiqué du Gazprom, fleuron de l'énergie russe.
Le contrat de transit du gaz russe entre l'Ukraine et la Russie avait été signé en 2019 pour cinq ans avec une option de prolongation de dix ans. Un contrat que Kiev n'a pas eu l'intention de prolonger au delà du 31 décembre 2024. «Notre position est totalement ouverte : nous nous préparons à un transit nul à partir du 1er janvier» a réitéré, le 12 décembre, le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko.
Le contrat portant sur le transit du gaz russe à travers le territoire ukrainien prévoyait la circulation de 40 milliards de mètres cubes par an. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises en décembre 2024 qu'il n'y aurait certainement pas de nouveau contrat pour le transit du gaz russe à travers l'Ukraine car il ne serait pas possible de renégocier l'accord quelques jours avant le Nouvel An. Le chef d'État russe a souligné que c'est la partie ukrainienne qui a refusé de prolonger le contrat, «bien qu'elle reçoive de nous entre 700 et 800 millions de dollars par an». «Ce contrat ne sera plus en vigueur, c'est clair, mais nous survivrons, Gazprom survivra», a-t-il ajouté.
Dans le même temps, l'Ukraine est prête à reprendre les livraisons via son système de transport de gaz à la demande de la Commission européenne s'il ne s'agit pas de gaz russe, tandis que le président russe a laissé la possibilité de conclure des contrats de fourniture par l'intermédiaire de tiers contractants tels que des sociétés turques, hongroises, slovaques et azerbaïdjanaises.
La Slovaquie et son Premier ministre Robert Fico, qui a effectué une visite de travail en Russie le 22 décembre dernier, ont récemment manifesté le plus grand intérêt pour la poursuite des livraisons de gaz en provenance de Russie. Il a ouvertement exhorté les dirigeants de l'UE à accorder une attention urgente à la décision de l'Ukraine d'interrompre le transit du gaz, prédisant une hausse rapide des prix et une perte totale pour l'UE de 120 milliards d'euros en 2025-2026 si les approvisionnements en provenance de la Russie sont interrompus. Robert Fico a également déclaré que la Slovaquie pourrait prendre des mesures contre l'Ukraine et a envisagé un arrêt des approvisionnements de Kiev en électricité.