Poutine : «L'Occident amène la Russie à la ligne rouge, Moscou ne peut pas ne pas répondre»
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que l'Occident ne laissait pas le choix à la Russie, mentionnant les ambitions croissantes de l'OTAN et l'augmentation des dépenses militaires occidentales. Il a également évoqué les succès russes sur le champ de bataille et annoncé que la production en série d’Orechnik devrait démarrer prochainement.
«L'Occident amène la Russie à la ligne rouge, ce à quoi Moscou ne peut pas ne pas répondre», a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, lors d'une réunion élargie du Collège du ministère russe de la Défense, un événement annuel consacré à la synthèse des résultats de l'année et à la définition des tâches pour la période à venir.
Il a ajouté que les ambitions de l'OTAN dépassaient depuis longtemps la zone de responsabilité historique de l’alliance. Les pays de l'OTAN augmentent leurs dépenses militaires et mettent en place des groupes de frappe près des frontières de la Russie. «Sous le prétexte de la mythique menace russe, ils effraient leur population en lui faisant croire que nous allons les attaquer», a affirmé Vladimir Poutine.
Orechnik et la réponse potentielle aux actions de l'Occident
Le président russe a également indiqué que la Russie lèverait les restrictions volontaires au déploiement des missiles à moyenne et à courte portée si les États-Unis déployaient les premiers de tels systèmes. Vladimir Poutine a donné pour instruction de mettre en place la production en série et le déploiement de systèmes de frappe nationaux, y compris de systèmes hypersoniques. La production en série du missile hypersonique russe Orechnik, par exemple, devrait démarrer prochainement, a précisé le président russe.
Vladimir Poutine a rappelé l’utilisation réussie de cette arme nouvelle dans le conflit en Ukraine : «Comme chacun sait, la dernière arme puissante de la Russie est le système de missiles à moyenne portée Orechnik. En novembre, il a été utilisé avec succès en réponse à des frappes d’armes occidentales sur le territoire de notre pays. Le missile utilisé était un missile balistique de configuration hypersonique non nucléaire».
Opération militaire spéciale : bilan pour l’année 2024
Le président russe a précisé qu’en 2024 l'armée russe avait libéré 189 localités. Elle garde l'initiative stratégique tout le long de la ligne de front ; plusieurs milliers de drones ont été livrés chaque jour à l'armée russe tandis qu’au cours de l’année plus de mille hommes par jour ont signé un contrat d’engagement dans l’armée.
Vladimir Poutine a également exhorté à ne pas oublier l’exploit des soldats russes : «Il est de notre devoir de toujours garder la mémoire de nos camarades de combat qui ont péri en défendant notre Patrie et notre peuple, d’entourer leurs familles et leurs enfants de soins constants. Je l’ai déjà dit à maintes reprises et je le répète une fois de plus. Leurs enfants sont nos enfants. Nous ne devons jamais l’oublier. Je vous demande d’observer une minute de silence pour rendre hommage à nos camarades tombés au combat».
Dissuasion nucléaire
Sous sa forme révisée, la doctrine nucléaire de la Russie réaffirme l’attachement de celle-ci à la politique de dissuasion plutôt qu’au recours à l’arme nucléaire, selon le chef de l’État russe.
«Nous avons clarifié les principes de base de l'utilisation des armes nucléaires qui sont énoncés dans les fondements actualisés de la politique nationale dans le domaine de la dissuasion nucléaire. Je voudrais souligner une fois de plus, afin que personne ne nous accuse de brandir la menace nucléaire, qu’il s’agit d’une politique de dissuasion nucléaire», a déclaré Vladimir Poutine.