Russie : l'application de messagerie Viber bloquée pour non-respect de la législation

Logo de la messagerie Viber sur un écran de smartphone et d'ordinateur© RIA Novosti
Logo de la messagerie Viber sur un écran de smartphone et d'ordinateur (photo d'illustration).
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Le 13 décembre, Roskomnadzor a annoncé que le service de messagerie instantanée Viber avait été bloqué dans le pays «pour violation des exigences de la législation russe». L'application a, en outre, été condamnée en 2023 à plusieurs amendes qui n'auraient pas été réglées.

L'accès à la messagerie Viber a été «restreint» en Russie en raison de «violations des exigences de la législation russe à l'égard des organisateurs de la distribution d'informations», a annoncé le 13 décembre le service fédéral de supervision des communications, Roskomnadzor.

Dans son communiqué, publié sur sa chaîne Telegram, l'agence a précisé qu'il était question de «prévenir les menaces d'utilisation de la messagerie à des fins terroristes et extrémistes, le recrutement de citoyens pour les commettre, la vente de drogues, ainsi qu'en relation avec la publication d'informations illégales».

«Viber a été condamné à plusieurs reprises à des amendes par les tribunaux russes pour avoir refusé de supprimer des informations illégales», a souligné sur Telegram le député Anton Nemkine, membre de la commission de la Douma chargée de la politique de l'information.

Un arriéré d'amendes non réglées

«Le montant des amendes pour les deux dernières années a dépassé 1,8 million de roubles, et elles n'ont toujours pas été payées. Aujourd'hui, la messagerie continue d'ignorer la législation russe et ne supprime pas les informations interdites, y compris celles liées à l’opération militaire spéciale» a-t-il poursuivi.

En outre, Viber avait été condamné en mars par un tribunal moscovite à une amende de 800 000 roubles pour non-suppression de contenus interdits en Russie. Une amende qui s'ajoute à celle de 1 million de roubles, pour des motifs similaires, en juin 2023.

Au-delà de ces informations, le député a surtout pointé du doigt l'«incapacité» de la plateforme à «assurer un niveau approprié de sécurité». «Viber vous permet d'échanger des messages, des appels et du contenu multimédia sans avoir à vérifier votre identité grâce à des systèmes de sécurité stricts» a-t-il notamment souligné, évoquant tant l'appétence des escrocs pour ces messageries privées que la possibilité pour des agences de renseignement étrangères d'y recruter.

Selon les données de Mediascope pour le mois de novembre, Viber est la troisième application la plus populaire en Russie, derrière WhatsApp (propriété de Meta, interdit en Russie) et Telegram. L'application de messagerie serait ainsi utilisée mensuellement par 26% de la population du pays, et 14% des Russes y accéderait chaque jour.

Un patron sanctionné par Moscou

La société japonaise Rakuten, propriétaire de la plateforme, n'a pour l'heure pas réagi. En septembre 2023, son PDG, Hiroshi Mikitani, avait lors d'un voyage à Kiev vanté auprès de Reuters les mérites de Viber pour contrer «la propagande russe». Fin février 2022, dans la foulée de l'éclatement du conflit entre Moscou et Kiev, le patron japonais avait annoncé faire un don d'un milliard de yen (soit près de 7,7 millions d'euros à l'époque), qualifiant l'intervention russe de «piétinement de l'Ukraine» et de «défi à la démocratie».

En juillet 2023, Hiroshi Mikitani, au côté de 12 de ses compatriotes, s'était vu interdit de territoire russe en riposte à des sanctions prises par Tokyo.

Début octobre, Roskomnadzor avait bloqué Discord pour des raisons similaires. «L'accès à la messagerie Discord est restreint en raison de la violation des exigences de la législation russe, dont le respect est nécessaire pour empêcher que la messagerie soit utilisée à des fins terroristes et extrémistes, qu'elle recrute des citoyens pour les commettre, qu'elle vende de la drogue et qu'elle soit liée à la diffusion d'informations illégales», avait expliqué le 8 octobre l'agence dans un communiqué de presse.

Une semaine plus tôt, Roskomnadzor avait annoncé avoir adressé des demandes pour «supprimer 947 documents illégaux, y compris ceux contenant de la pédopornographie, des appels à l'extrémisme, l'implication de mineurs dans la commission d'actions illégales, des appels au suicide, de la propagande LGBT, du contenu pro-drogue».

«À ce jour, un certain nombre de pages internet contenant de tels éléments n'ont pas été supprimées», avait précisé, dans son communiqué, l'agence russe.

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