Viktor Orban appelle à une révision des sanctions européennes contre la Russie

Viktor Orban appelle à une révision des sanctions européennes contre la Russie© Youtube
Photo de Viktor Orban lors de sa prise de parole à la radio publique hongroise ce 15 novembre
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Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a une nouvelle fois critiqué les sanctions de l’Union européenne contre la Russie, les qualifiant d’erreur stratégique. Selon lui, ces mesures augmentent les prix de l’énergie, nuisent à la compétitivité européenne et mettent en péril l’économie de l’UE.

Lors d’une interview accordée à la radio publique hongroise ce 15 novembre, Viktor Orban a appelé à une révision des sanctions européennes contre la Russie. Selon le dirigeant hongrois, ces restrictions, mises en place dans le contexte du conflit en Ukraine, provoquent une hausse des prix de l’énergie en Europe tout en fragilisant la compétitivité des entreprises européennes face à leurs concurrentes américaines.

«Les entreprises américaines paient un quart de ce que leurs homologues européens paient pour le gaz et l’électricité. Ce désavantage ne peut être compensé d’aucune autre manière», a déclaré Orban, ajoutant que les sanctions devaient être réévaluées pour permettre une baisse des coûts énergétiques.

Depuis février 2022, l’Union européenne a imposé plusieurs séries de sanctions visant des secteurs clés de l’économie russe, notamment l’énergie, la finance et le commerce. Viktor Orban a souvent dénoncé ces mesures, estimant qu’elles nuisent davantage aux économies européennes qu’à celles de la Russie. Il a également obtenu des exceptions pour la Hongrie lors des précédents cycles de sanctions, permettant au pays enclavé de continuer à importer du gaz et du pétrole russes, essentiels à son économie.

Le Premier ministre hongrois a averti que si la politique de sanctions ne changeait pas, elle pourrait entraîner un «effondrement économique de l’Europe». Il a souligné que «les sanctions de l'UE ont conduit à une hausse des prix de l'énergie et donc de l'inflation, un cercle vicieux dont l'Europe doit sortir le plus rapidement possible».

Une position pro-paix pour l’avenir

Viktor Orban a également évoqué la nécessité d'une fin rapide au conflit en Ukraine. Selon lui, la prolongation des affrontements entrave la reprise économique. Le Premier ministre de Hongrie a exprimé l'espoir qu'une présidence Trump aux États-Unis pourrait favoriser des efforts pour la paix, déclarant : «Le candidat présidentiel favorable à la paix a gagné, et maintenant nous attendons la paix.»

Dans le cadre de cette stratégie pro-paix, Orban a insisté sur l’importance pour l’Europe de revoir ses priorités, notamment en diminuant sa dépendance aux politiques dictées par Bruxelles, qu’il juge «imprudentes et inadaptées». La Hongrie a souvent divergé de la ligne officielle de l’UE sur la gestion des relations avec Moscou. Selon le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó, «toute l’Europe continue de faire des affaires avec la Russie, mais la Hongrie est l’une des seules à l’admettre ouvertement».

Malgré ses critiques, Budapest respecte les sanctions européennes en vigueur tout en s’opposant à des mesures qui nuisent significativement à ses intérêts nationaux. Orban a également mis en garde contre l’hypocrisie de certains États membres qui, selon lui, profitent indirectement des échanges économiques avec la Russie tout en soutenant les sanctions publiques

Pour Orban, les défis économiques actuels nécessitent des réformes majeures au sein de l’UE. Il a notamment critiqué la bureaucratie bruxelloise et insisté sur la nécessité de revoir les mécanismes de décision pour mieux protéger les intérêts nationaux des États membres.

«Notre budget est une rébellion ouverte», a-t-il déclaré en référence à la politique économique hongroise qui vise à concilier coopération avec l’UE et défense de la souveraineté nationale.

Les critiques de Viktor Orban reflètent une fracture croissante au sein de l’Union européenne sur la gestion des sanctions contre la Russie. Alors que la majorité des États membres soutiennent une ligne dure face à Moscou, la Hongrie plaide pour une approche plus pragmatique dans un contexte de crise énergétique et d’incertitudes économiques.

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