Nouvelles sanctions britanniques : l’ambassade de Russie à Londres dénonce des «mesures incompréhensibles»
Le Royaume-Uni a annoncé un nouveau train de sanctions contre 56 entités et individus liés à l’industrie militaire russe et aux compagnies militaires privées russes. L’ambassade de Russie à Londres a dénoncé ces mesures comme étant «incompréhensibles» et motivées par des «raisons fallacieuses».
Dans une nouvelle série de sanctions annoncée ce 7 novembre, le Royaume-Uni cible 56 entités et individus associés au complexe militaire russe et à des compagnies militaires privées. Ces sanctions visent principalement des entreprises basées en Russie, ainsi qu’en Chine, en Turquie et au Kazakhstan, accusées de fournir des composants essentiels, notamment de la microélectronique et des pièces pour drones, nécessaires à l'armée russe. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a précisé que l'objectif de ces mesures était de «frapper la machine de guerre russe» en limitant son accès aux technologies militaires de pointe.
Ces sanctions coïncident avec le sommet de la Communauté politique européenne du 7 novembre 2024, où le Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné l’importance de maintenir une pression sur la Russie pour restreindre ses moyens d'approvisionnement militaire. Le Royaume-Uni est ainsi devenu le premier pays du G7 à sanctionner directement Africa Corps (REK), une compagnie militaire privée russe opérant en Afrique. Active en Libye, au Mali et en République centrafricaine, Africa Corps est accusée de déstabiliser ces régions pour servir les intérêts de Moscou. Selon la capitale britannique, ce groupe et d'autres compagnies militaires privées contribuent à renforcer l'influence de la Russie en Afrique, une stratégie que Londres s’engage à contrer.
Outre ces compagnies et entités, les sanctions britanniques visent également Denis Sergueïev, un agent du renseignement russe accusé d'avoir été impliqué dans l'attaque au Novitchok de 2018 contre l'ancien espion Sergueï Skripal - incident qui avait suscité de vives tensions entre Londres et Moscou. La Russie a toujours nié toute implication dans cette attaque, qualifiant les accusations d’infondées et démentant toute responsabilité dans l’usage de cet agent neurotoxique.
Moscou dénonce le «néocolonialisme occidental»
En réponse, l’ambassade de Russie à Londres a dénoncé les sanctions britanniques comme un «rituel habituel et ennuyeux» destiné à renforcer l'image du Royaume-Uni lors du sommet européen à Budapest. L’ambassade de Russie a qualifié ces mesures de «fallacieuses», affirmant qu’elles visent à maintenir Londres en «leader» de la campagne antirusse.
Les diplomates russes ont aussi accusé les puissances occidentales d’adopter une approche «néocoloniale» en Afrique, les accusant de manipuler les processus démocratiques pour servir leurs propres intérêts. Selon eux, le rôle des compagnies militaires privées occidentales et les interventions répétées en Afrique au XXe siècle n'ont fait qu'accentuer la déstabilisation des pays africains.