«Nous n’avons aucune illusion sur le président américain élu» : la diplomatie russe sur la présidentielle américaine
Moscou n'a «aucune illusion» sur le président américain élu et la majorité républicaine au Congrès, selon le ministère russe des Affaires étrangères. La Russie critique la politique anti-russe des États-Unis et observe un profond clivage dans la société américaine. Le Kremlin évaluera Donald Trump en fonction de ses actes.
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué sur les élections présidentielles aux États-Unis ne nourrir aucune illusion sur le président américain élu, bien connu en Russie, ainsi que sur la nouvelle composition du Congrès, où, selon des données préliminaires, les républicains l'emportent : «La classe politique au pouvoir aux États-Unis, quel que soit le parti auquel elle appartient, adopte une attitude anti-russe et une ligne politique visant à "endiguer Moscou"». Cette ligne échappe, selon la diplomatie russe, aux changements de cap de la politique intérieure américaine, que ce soit avec «l’Amérique d’abord» que promeuvent Donald Trump et ses partisans ou «l’ordre mondial fondé sur des règles» défendu par les démocrates. Le ministère russe a ajouté que la Russie travaillera avec la nouvelle administration une fois celle-ci installée à la Maison Blanche, tout en défendant rigoureusement ses intérêts nationaux pour atteindre les objectifs de l'opération militaire spéciale.
«Nos conditions restent inchangées et sont bien connues à Washington», a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.
Il a été également précisé que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche après quatre ans «reflète sans aucun doute le mécontentement des Américains envers les résultats de l'administration Biden et le programme électoral du parti démocrate proposé par leur candidate rapidement désignée, la vice-présidente Kamala Harris, au lieu du président sortant».
Comme le mentionne le communiqué, malgré une intense campagne de propagande menée contre Donald Trump par les démocrates, utilisant des ressources administratives et le soutien des médias libéraux, Donald Trump a «misé sur des questions économiques et l'immigration illégale qui préoccupent réellement les électeurs, en opposition au cours globaliste de la Maison Blanche». Dans ces conditions, même les défauts chroniques de la «démocratie» américaine, avec sa nature archaïque et son incapacité à répondre aux normes modernes d'élections directes, équitables et transparentes, n'ont pas aidé le groupe dirigeant à empêcher la défaite de Kamala Harris, selon le ministère russe des Affaires étrangères.
Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que cela ne remettait pas en question le profond clivage civil aux États-Unis, où l'électorat est divisé en deux camps numériquement presque égaux. Il s'agit en réalité d'une confrontation entre les États démocrates et républicains, ainsi qu'entre les partisans des valeurs «progressistes» et traditionnelles.
Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a également réagi au sujet des relations russo-américaines : «Il est pratiquement impossible de détériorer davantage les relations. Elles se trouvent historiquement à leur point le plus bas, et la suite dépendra de la prochaine direction des États-Unis». Le Kremlin, a-t-il souligné, évaluera la présidence de Donald Trump d'après ses actes.
Au cours des dernières années, les relations entre Washington et Moscou se sont détériorées à un niveau sans précédent, en particulier sous l'administration du président américain Joe Biden, qui a apporté un soutien militaire et financier considérable à l'Ukraine dans le cadre du conflit en cours. L'administration Biden a été l'un des plus grands soutiens de Kiev, engageant des milliards de dollars d'aide.