Russie : après le rejet de son appel, le citoyen français Laurent Vinatier reste en détention provisoire
Le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a rejeté ce 4 juillet l'appel de Laurent Vinatier, ressortissant français arrêté et placé en détention provisoire début juin. Il est soupçonné d'avoir collecté des informations sensibles sur l'armée russe alors qu'il travaillait au sein de l'ONG suisse Centre pour le dialogue humanitaire.
«Le recours est rejeté», a déclaré le juge. Le tribunal Zamoskvoretski a débouté ce 4 juillet l’appel de Laurent Vinatier contre son placement en détention provisoire, prononcé début juin. Ce ressortissant français est soupçonné d'avoir collecté des informations sur l'armée russe pouvant être utilisées par des agences étrangères contre la sécurité du pays.
Les avocats de Laurent Vinatier ont plaidé en faveur d’une assignation à résidence, en l’occurrence dans l’appartement de sa femme. Pour leur part, les enquêteurs et le procureur ont insisté sur la nécessité de garder le prévenu en détention, invoquant notamment le fait qu’il pourrait tenter d’échapper aux autorités ainsi que faire pression sur des témoins. Des arguments jugés peu convaincants par les avocats du Français.
«J'aime la Russie. Ma femme est russe, mes amis sont tous à Moscou. Ma vie est liée à la Russie», a plaidé ce dernier par liaison vidéo, ajoutant qu’il n'avait jamais travaillé contre la Russie, selon des propos rapportés par plusieurs médias russes.
Saisie «provisoire» des biens de l’accusé
Laurent Vinatier est visé par une enquête pénale du Comité d’enquête, ouverte pour infraction au point 3 de l'article 330.1. En l’occurrence, son manquement à l'inscription au registre des agents étrangers, le tout par une personne collectant des informations «qui, lorsqu'elles sont reçues par des sources étrangères, peuvent être utilisées contre la sécurité de la Fédération de Russie».
Son arrestation par des agents du FSB avait été annoncée le 6 juin par le Comité. Le lendemain de cette annonce, à la demande des enquêteurs, le tribunal Zamoskvoretski avait ordonné le placement de Laurent Vinatier en détention provisoire, au moins jusqu'au 5 août, en vue d'un éventuel procès.
Par ailleurs, plusieurs médias russes ont fait état d’une saisie «provisoire» des biens de l’accusé. «Le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a imposé des mesures provisoires sous forme de saisie des biens de Vinatier», a indiqué à agence TASS une source dans les forces de l’ordre, sans préciser la nature des biens confisqués.
Laurent Vinatier travaille depuis plus de dix ans pour l’ONG suisse Centre pour le dialogue humanitaire. Basée à Genève, cette ONG qui assure être «impartiale» déclare sur son site recevoir des financements de «plusieurs fondations privées» et être accompagnée dans ses projets par plusieurs gouvernements occidentaux ainsi que «des organes multilatéraux de l’Union européenne».