L’attaché militaire britannique à Moscou expulsé par mesure de représailles
La diplomatie russe a déclaré ce 16 mai persona non grata l'attaché militaire de l'ambassade britannique à Moscou, en réponse à une décision similaire de Londres.
«L'attaché de défense de l'ambassade britannique à Moscou Adrian Coghill est déclaré persona non grata. Il doit quitter le territoire de la Fédération de Russie dans un délai d'une semaine», a indiqué la diplomatie russe ce 16 mai, précisant agir en représailles à l’expulsion la semaine dernière de son homologue russe à Londres.
Un représentant de la mission diplomatique britannique a été convoqué aujourd'hui place Smolenskaya pour se voir notifier cette décision. La diplomatie russe a indiqué qu’elle jugeait l’action du royaume antirusse et causant un préjudice irréparable aux relations bilatérales. Le ministère russe des Affaires étrangères a ajouté que la réaction aux mesures hostiles annoncées par Londres début mai ne s'arrêterait pas là.
Le chef du ministère de l'Intérieur britannique, James Cleverly, avait annoncé le huit mai dernier l'expulsion de l'attaché militaire de l'ambassade de Russie à Londres.
Plus tôt ce mois-ci, le ministre avait également annoncé que le royaume envisageait de supprimer le statut diplomatique de certaines propriétés appartenant à la Russie et introduirait des restrictions aux ressortissants Russes recevant des visas diplomatiques. Il avait dénoncé des «activités malveillantes» et d’espionnage de la part de la Russie.
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova avait dénoncé des accusations mensongères, reprochant au Royaume-Uni de prendre des mesures en prétextant une «trace russe » dans un incendie dans des entrepôts commerciaux de la périphérie de Londres, sans présenter de preuves ni de faits précis.
Les relations entre Londres et Moscou sont au plus mal
Ces annonces interviennent après la convocation, le 6 mai dernier, de l’ambassadeur du Royaume-Uni à Moscou, Nigel Casey, au ministère russe des Affaires étrangères. Celui-ci avait été averti que la réponse aux frappes ukrainiennes utilisant des armes britanniques sur le territoire russe pourrait viser «n'importe quelle installation et équipement militaire britannique sur le territoire ukrainien et au-delà».
En effet, le 2 mai à Kiev, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron avait quant à lui soutenu les frappes que les forces ukrainiennes pourraient mener sur le sol russe avec des armes britanniques : «L'Ukraine a absolument le droit de riposter contre la Russie. L’Ukraine a ce droit», avait-il déclaré, répondant à la demande de clarification d'un journaliste sur des frappes à «l’intérieur de la Russie». Une sortie qui tranchait avec les positions antérieures des capitales occidentales, craignant jusque-là une escalade.
Le 6 mai au matin, l’armée russe avait indiqué qu’elle mènerait, sur ordre de Vladimir Poutine, des essais nucléaires tactiques à la suite des «déclarations provocatrices et des menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie».