«Il ne fait aucun doute que l’Occident nous a déclaré la guerre», estime Lavrov
© Service de presse du Ministère russe des Affaires étrangères
Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré ce 16 février que les Européens, malgré leurs démentis, prenaient une part active aux hostilités en Ukraine, notamment en voulant fournir des armes à longue portée aux forces de Kiev.
«La guerre c’est d’abord de la stratégie, et la stratégie est très loin de Kiev». Lors d’une conférence organisée à l’occasion du 10e anniversaire du coup d'État en Ukraine et intitulée «Euromaïdan : la décennie perdue de l'Ukraine», le chef de la diplomatie russe est longuement revenu sur le rôle joué par les Occidentaux dans le conflit ukrainien à travers leur soutien politico-militaire à Kiev.
«Selon nos données, le Service européen pour l'action extérieure a formulé des recommandations pour l'Ukraine, qui reposent sur le fait que les méthodes avec lesquelles l'Ukraine se bat ne permettront pas de gagner et que l'Ukraine perdra», a notamment déclaré le ministre russe. «Nous devons donc compter sur le transfert d'armes à plus longue portée vers l'Ukraine afin qu'elles atteignent le cœur de la Russie, comme le décrit l'Union européenne, et sèment ainsi la confusion et la panique, sapant la confiance du peuple. N'est-ce pas une participation directe à la guerre ?», a poursuivi le diplomate.
Aux yeux de Lavrov, «il ne fait aucun doute que l’Occident nous a déclaré la guerre». «En fait, ils ne le cachent pas, bien qu’ils déclarent qu’ils ne font qu’armer l’Ukraine et qu’elle mène la guerre toute seule, tout le monde comprend que c’est un mensonge» a-t-il enchaîné, «Les instructeurs occidentaux surveillent la façon dont les plans sont effectués par l’État major ukrainien et aident à pointer les cibles, nous en sommes sûrs à 100%».
La formule Zelensky : «une initiative stupide» selon Lavrov
Plusieurs capitales européennes ont au cours du mois écoulé annoncé leur intention de livrer davantage d’armes à longue portée, à l’instar de Londres ou encore Paris. En visite à Kiev le 12 janvier pour signer un accord de sécurité entre l’Ukraine et le Royaume-Uni, le Premier ministre britannique Rishi Sunak avait notamment promis «plus de missiles longue portée» aux forces ukrainiennes. Quelques jours plus tard, le président français qui doit acter ce 16 février un accord similaire avec son homologue ukrainien, avait déclaré lors d’une conférence de presse l’envoi de 40 nouveaux missiles air-sol Scalp à longue portée et plusieurs centaines de bombes.
Au-delà des armes, le diplomate russe s’est également montré sévère à l’endroit de la «formule Zelensky», promue sur la scène internationale par ces mêmes soutiens occidentaux de Kiev. Une formule en dix points, correspondant aux seules exigences ukrainiennes et à laquelle Volodymyr Zelensky tente de rallier depuis plusieurs mois le plus de pays possibles. Parmi ces points, notamment, Kiev exige le contrôle de tous les territoires sur lesquels il estime être souverain ainsi que des réparations. «Tout le monde comprend que c’est une coquille vide et pour le moins une initiative stupide», a estimé Sergueï Lavrov, fustigeant une attitude à ses yeux peu diplomatique des chancelleries occidentales et rappelant au passage que le président ukrainien avait signé en octobre 2022 un décret interdisant toute négociation de son pays avec Vladimir Poutine.
Selon le décompte du Kiel Institute, un think tank allemand, les pays occidentaux ont conjointement fourni un soutien de 247 milliards d’euros à l’Ukraine entre janvier 2022 et octobre 2023, tous types d’aide confondus.
