Mercenaires français en Ukraine : le projet d’appel à l’Assemblée nationale déposé à la Douma
Le président de la Commission des affaires internationales de la Douma d’État a déclaré ce 22 janvier que le projet d’appel à l’Assemblée nationale, concernant la présence de mercenaires français en Ukraine, a été déposé en vue d’un examen le 24 janvier lors d’une plénière.
Un projet d’appel à l'Assemblée nationale a été déposé à la Douma concernant la présence de mercenaires français en Ukraine, a déclaré ce 22 janvier à l’agence TASS Léonid Sloutsky, président de la commission des affaires internationales de la Douma. «La commission des affaires internationales soumet un projet d'appel à l'Assemblée nationale française. Nous proposons de l'inscrire à l'ordre du jour de la réunion plénière de la Douma d'État du 24 janvier», a-t-il indiqué à l’agence de presse.
Le président de la chambre basse russe, Viatcheslav Volodine, avait indiqué le 19 janvier sur sa chaîne Telegram le possible examen d’un tel recours lors de la prochaine plénière, soulignant qu’«en France, l'activité mercenaire est interdite par la loi».
Le ministère russe de la Défense avait annoncé le 17 janvier avoir effectué une frappe de précision à Kharkov, «sur un point de déploiement temporaire de combattants étrangers» dont «le noyau était constitué de mercenaires français». Frappe qui, selon l’armée russe, aurait fait «plus de 60 morts et 20 blessés».
«On n’a pas à leur interdire» : sur LCI, Lecornu commet une maladresse
La France «n'a pas de "mercenaires" ni en Ukraine ni ailleurs, contrairement à d'autres», avait nié le lendemain le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant qu’il s'agissait «d'une nouvelle manipulation grossière russe». Une ligne de Défense reprise par le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, dans un entretien au Parisien paru le 21 janvier, réfutant la présence de mercenaires français combattant en Ukraine.
«Vous avez des citoyens français, civils, qui sont partis combattre sous un uniforme ukrainien, on n’a pas à leur interdire, on est encore une démocratie», avait quant à lui déclaré sur le 19 janvier LCI le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu, visiblement peu au fait du droit pénal français. «Ces gens n’ont pas de lien avec les forces armées françaises», avait-il insisté. L'extrait, non publié sur le site de la chaîne ni sur X, peut être visionné sur Youtube.
«Bien que Paris nie officiellement la participation de mercenaires français au conflit militaire en Ukraine et que l'activité mercenaire soit interdite par la loi française, des informations objectives sur les pertes dans les unités de mercenaires néo-nazies indiquent de manière fiable le contraire», stipule le document déposé à la Douma et que TASS s’est procuré.
Sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias français, plusieurs ressortissants français revendiquent leur présence sur le front.
En mars 2022 à la suite d’une frappe russe sur une base ukrainienne proche de la frontière polonaise, on découvrait dans une vidéo, initialement postée sur les réseaux sociaux, Mickaël, un informaticien de 40 ans venu du Gard. «J'ai des copains qui sont morts, on s’en va», déclarait-il, en sanglots, moins de 24 heures après son arrivée selon France Télévisions.