Retrait de Russie : l'allemand Siemens a perdu 600 millions d’euros
Siemens Mobility, la branche ferroviaire du conglomérat allemand, a enregistré une perte de 600 millions d’euros due à son retrait du marché russe. L’entreprise s’est tournée vers Berlin pour être dédommagée.
La branche ferroviaire de Siemens a perdu 600 millions d’euros suite à l’arrêt de ses activités en Russie, selon le rapport annuel de l’entreprise allemande repéré par l’agence TASS. «L'arrêt ordonné des activités commerciales en Russie a entraîné des pertes de 0,6 milliard d'euros dans le résultat de Siemens Mobility au cours de l’exercice 2022», indique le document.
Mi-décembre, la presse allemande rapportait que Siemens faisait partie – avec Volkswagen – des entreprises ayant déposé une demande d’indemnisation auprès de Berlin. «Comme beaucoup d’autres entreprises allemandes, Siemens a sécurisé des investissements en Russie par le biais de l’instrument de garantie des investissements du gouvernement allemand», avait déclaré le 11 décembre un porte-parole de Siemens Mobility.
À la mi-novembre, le secrétaire d’État parlementaire auprès du ministère de l’Économie et de la lutte pour le climat, Michael Kellner (Verts), avait déclaré que 16 candidatures avaient été reçues jusqu’à présent de la part de huit entreprises qui souhaitaient profiter des garanties d’investissement de l’État. Au total, 2,8 milliards d’euros sont en jeu, avait précisé l’agence de presse allemande DPA.
Siemens a tiré un trait sur 170 ans de présence en Russie
Siemens et ses filiales avaient annoncé leur intention de quitter le marché russe à la mi-mai 2022, en raison du conflit en Ukraine. «Cette décision n’a pas été facile à prendre», avait déclaré le PDG du groupe, Roland Busch, soulignant que son entreprise était présente en Russie «depuis près de 170 ans». Le groupe allemand avait maintenu une présence en Russie durant la Guerre froide et avait ouvert un siège social flambant neuf à Moscou en 2011.
Constructeur des rames du train à grande vitesse «Sapsan», ainsi que des trains électriques de banlieue «Lastochka», Siemens Mobility avait informé en octobre rompre les contrats conclus en juin 2019 avec les Chemins de fer russes (RZD). Ceux-ci prévoyaient la livraison de 13 rames et leur entretien durant 30 ans.
Deux contrats chiffrés à plus d’un demi-milliard d’euros chacun, que Siemens Mobility a affirmé ne pas pouvoir honorer en raison des sanctions de l’Union européenne et des États-Unis. Cette rupture a été considérée comme illégale en février 2023 par la Cour d’arbitrage de Moscou qui a ordonné à l’entreprise allemande d’honorer sa signature.
Selon un décompte du New York Times, les pertes pour les entreprises occidentales engendrées par leur retrait de Russie s’élèveraient à plus de 100 milliards de dollars.